Ottawa –
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau fait face à un avenir incertain après que le petit parti qui a aidé à maintenir son gouvernement minoritaire libéral au pouvoir a retiré son soutien automatique mercredi.
Ce coup dur est le dernier d’une série de déboires et de faux pas politiques qui ont contribué à réduire la popularité de Trudeau.
Des sondages récents montrent que ses libéraux seraient écrasés par l’opposition officielle, les conservateurs, lors d’élections qui doivent avoir lieu d’ici la fin octobre 2025.
Le retrait du Nouveau Parti démocratique, parti de gauche, de son accord avec les libéraux pourrait devancer les élections de plusieurs mois.
Voici une chronologie des événements clés retraçant l’évolution de Trudeau dans la politique fédérale canadienne :
OCTOBRE 2013
Il remporte la course pour devenir chef du Parti libéral
Le nouveau chef libéral Justin Trudeau arrive sur la Colline du Parlement à Ottawa le 15 avril 2013 (LA PRESSE CANADIENNE/Sean Kilpatrick)
Trudeau, fils de l’ancien premier ministre libéral Pierre Trudeau, a remporté la direction de son parti à un moment où celui-ci était au plus bas. Les libéraux, qui n’étaient plus au pouvoir depuis plus de sept ans, avaient été réduits à la troisième place à la Chambre des communes en 2011 pour la première fois.
OCTOBRE 2015
Mène son parti à la victoire aux élections fédérales
Le premier ministre désigné Justin Trudeau s’adresse à ses partisans lors d’un rassemblement de bienvenue le lendemain de sa victoire aux élections fédérales, à Ottawa, le 20 octobre 2015. (LA PRESSE CANADIENNE/Fred Chartrand)
Les libéraux de Trudeau, qui ont fait campagne sur un message de changement et d’espoir, ont remporté la majorité des sièges aux élections fédérales, battant les conservateurs. C’était la première fois que le parti classé troisième à la Chambre des communes remportait une élection au Canada.
DÉCEMBRE 2017
Reconnu coupable de conflit d’intérêts
Le premier ministre Justin Trudeau rencontre l’Aga Khan sur la Colline du Parlement à Ottawa, le 17 mai 2016 (LA PRESSE CANADIENNE/Sean Kilpatrick)
Le commissaire à l’éthique du Canada a jugé que Trudeau avait enfreint les règles sur les conflits d’intérêts en acceptant des vacances, des cadeaux et des vols de l’Aga Khan en 2016. C’était la première fois qu’un premier ministre était reconnu coupable d’une telle transgression.
FÉVRIER 2019
Scandale SNC-Lavalin
Les députées indépendantes et anciennes ministres Jane Philpott et Jody Wilson-Raybould s’adressent aux journalistes avant la période des questions sur la Colline du Parlement à Ottawa, le 3 avril 2019. (LA PRESSE CANADIENNE/Justin Tang)
L’ancienne ministre de la Justice Jody Wilson-Raybould a accusé des représentants du gouvernement d’avoir exercé des pressions inappropriées sur elle pour aider le géant de la construction SNC-Lavalin à éviter un procès pour corruption. Cette affaire a entraîné la démission de Gerry Butts, le principal conseiller de Trudeau, de Wilson-Raybould et de Michael Wernick, le chef de la bureaucratie fédérale.
La ministre des Travaux publics, Jane Philpott, a également démissionné, invoquant une perte de confiance envers Trudeau. La perte de Wilson-Raybould et de Philpott a été politiquement dommageable pour un premier ministre qui s’était toujours présenté comme féministe.
En août, le commissaire à l’éthique a jugé que Trudeau et ses collaborateurs avaient enfreint les règles d’éthique. Trudeau a assumé la responsabilité de cette situation, mais a refusé de s’excuser.
SEPTEMBRE 2019
Un scandale de blackface éclate à l’approche des élections
Peu après le début de la campagne électorale de 2019, des photos de Trudeau, le visage noirci, ont fait surface lorsqu’il était plus jeune. Trudeau, fervent défenseur du multiculturalisme, s’est excusé et a déclaré que sa vie de privilège comportait un « angle mort ».
OCTOBRE 2019
Les libéraux réduits en minorité à la Chambre
Lors des élections du 21 octobre 2019, les libéraux ont été réduits à une minorité à la Chambre des communes, les obligeant à conclure des accords avec les législateurs de l’opposition pour gouverner.
AOÛT 2020
Le ministre des Finances démissionne
Le ministre des Finances Bill Morneau remet son masque alors qu’il quitte la salle après avoir annoncé sa démission lors d’une conférence de presse sur la Colline du Parlement, le 17 août 2020. (LA PRESSE CANADIENNE/Justin Tang)
Le ministre des Finances Bill Morneau a démissionné à la suite de tensions avec Trudeau sur le montant des fonds nécessaires pour aider le Canada à se remettre de la pandémie de COVID-19. Morneau a également été critiqué pour ses liens avec un organisme de bienfaisance chargé de gérer un programme de bourses d’études.
SEPTEMBRE 2021
Tentative ratée de reconquête de la majorité à la Chambre des représentants
Au Canada, les élections sont censées avoir lieu tous les quatre ans, mais Trudeau a déclenché un référendum national le 20 septembre 2021 dans l’espoir que l’électorat récompenserait son gouvernement pour la façon dont il a géré la pandémie. La tentative a échoué et il a été réélu avec une deuxième minorité consécutive.
JUILLET 2023
Les sondages montrent que les libéraux perdent progressivement leur popularité
Les sondages ont montré que les libéraux n’étaient que légèrement en retard sur les conservateurs au cours du premier semestre de 2023. En juillet, alors que les signes de lassitude des électeurs se multipliaient, l’écart s’est soudainement élargi et il est devenu de plus en plus évident qu’une défaite était probable en 2025.
JUIN 2024
Les libéraux subissent une lourde défaite aux élections partielles
Signe évident de l’impopularité croissante des libéraux, le parti a perdu l’un de ses sièges les plus sûrs lors d’une élection partielle à Toronto. Trudeau a clairement indiqué qu’il resterait au pouvoir, malgré de nouvelles interrogations sur son avenir.
SEPTEMBRE 2024
Un allié clé retire son soutien automatique
Le chef du NPD, Jagmeet Singh, rencontre le premier ministre Justin Trudeau sur la Colline du Parlement à Ottawa, le 14 novembre 2019 (LA PRESSE CANADIENNE/Sean Kilpatrick)
Les néo-démocrates, qui avaient maintenu Trudeau au pouvoir en échange d’une augmentation des dépenses sociales, ont annoncé qu’ils retireraient leur soutien automatique. Cela forcera Trudeau à tenter de créer de nouvelles alliances pour gouverner.
Édition par Frank McGurty et Paul Simao