Google envoie des fonds à un collectif de journalisme en échange d’une exemption de la loi sur l’information en ligne

Google a envoyé les 100 millions de dollars qu’il a accepté de verser aux médias canadiens en échange d’une exemption de la loi sur les informations en ligne à une organisation journalistique destinée à disperser …

The Google News homepage is displayed on an iPhone in Ottawa on Tuesday, Feb. 28, 2023. THE CANADIAN PRESS/Sean Kilpatrick

Google a envoyé les 100 millions de dollars qu’il a accepté de verser aux médias canadiens en échange d’une exemption de la loi sur les informations en ligne à une organisation journalistique destinée à disperser les fonds.

Le géant américain de la technologie a déclaré vendredi qu’il avait transféré l’argent au Collectif du journalisme canadien, une organisation à but non lucratif constituée au niveau fédéral et dirigée par des éditeurs et des diffuseurs indépendants.

Erin Millar, présidente par intérim du collectif et directrice générale de la société de logiciels de journalisme Indiegraf, a confirmé la réception des fonds. Le collectif espère que l’argent commencera à parvenir aux entreprises médiatiques dont le travail a été partagé ou réutilisé par Google d’ici la fin janvier.

Le transfert d’argent marque une étape clé dans la lutte du gouvernement fédéral contre les entreprises technologiques qui ont englouti l’argent de la publicité — autrefois dédié aux éditeurs et radiodiffuseurs traditionnels — et ont présenté le journalisme sur leurs plateformes sans avoir à indemniser les entreprises qui créent le contenu. .

La Loi sur les nouvelles en ligne vise à uniformiser les règles du jeu en extrayant une compensation des sociétés de moteurs de recherche et de médias sociaux ayant un chiffre d’affaires mondial annuel total de 1 milliard de dollars ou plus et 20 millions ou plus de visiteurs uniques mensuels moyens canadiens ou d’utilisateurs actifs mensuels moyens. Google, ainsi que Facebook et Meta, propriétaire d’Instagram, sont les seules entreprises technologiques qui répondent actuellement à ces critères.

Google a obtenu une exemption de cinq ans à la loi en acceptant de verser 100 millions de dollars par an aux médias. Meta a évité d’avoir à effectuer des paiements en bloquant l’accès aux nouvelles canadiennes sur ses plateformes.

«Google Cash in the Kitty est une évolution bienvenue», a déclaré vendredi Paul Deegan, président et chef de la direction du groupe industriel News Media Canada, dans un courriel.

Sur la base de son interprétation de la loi sur l’information en ligne, Deegan estime que les éditeurs recevront entre 18 000 et 20 000 dollars par journaliste.

Le collectif a estimé que les éditeurs éligibles recevront environ 13 798 $ par journaliste équivalent temps plein employé sur la base d’une année de 2 000 heures. Les radiodiffuseurs recevront environ 6 806 $ par travailleur admissible. Cela équivaut à 6,90 $ par heure réclamée pour les éditeurs et à 3,40 $ par heure pour les diffuseurs.

Les estimations de Deegan et du collectif diffèrent car il reste encore à déterminer quelles organisations sont éligibles au financement.

La loi stipule que les organisations éligibles doivent produire des informations « d’intérêt général » ou sur « l’actualité », mais ne pas se concentrer uniquement sur une industrie ou un sujet isolé tel que le sport ou les arts. Les organisations doivent également exercer leurs activités au Canada, compter au moins deux journalistes dans le pays et être membres d’une association journalistique reconnue ou suivre un code d’éthique garantissant l’équité, l’indépendance et la rigueur des reportages.

«Dans le cas où certains demandeurs seraient jugés inéligibles lors de la vérification, les entreprises de presse éligibles recevront un montant plus élevé par heure réclamée», indique le courrier électronique du collectif.

Les documents que le collectif a publiés en novembre dernier décrivant l’éligibilité à l’argent montrent que le diffuseur public CBC/Radio-Canada recevra environ 7 pour cent des 100 millions de dollars, moins les frais d’administration. Trente pour cent du financement sera versé aux radiodiffuseurs et 63 pour cent aux éditeurs.

Pour acheminer cet argent aux sociétés de journalisme, le conseil d’administration du collectif a engagé un cabinet comptable pour développer un processus de vérification et des contrôles internes.

«Ce travail est en cours, mais nous ne sommes pas encore en mesure de confirmer un calendrier précis», a déclaré Millar dans un bulletin d’information de la mi-décembre auquel elle a fait référence vendredi à La Presse Canadienne.

La même mise à jour indique également que le collectif était en train de rédiger un accord sur lequel il prévoyait que les bénéficiaires de l’argent fassent part de leurs commentaires entre le 20 et le 24 janvier.

Bien qu’elles n’aient pas encore l’argent en main, certaines organisations médiatiques ont déjà planifié leur financement.

CBC News a annoncé en novembre qu’elle utiliserait cet argent pour recruter jusqu’à 25 journalistes dans plus d’une douzaine de communautés « mal desservies par les médias télédiffusés, en mettant l’accent sur l’Ouest canadien ».

«Au cours des prochaines semaines, nous finaliserons les emplacements et avons l’intention de pourvoir les emplois permanents au début de 2025», avait alors ajouté le porte-parole de CBC, Chuck Thompson, dans un courriel.

Le gouvernement fédéral a précédemment déclaré qu’il poursuivait la loi sur les informations en ligne parce que Google et Meta détiennent une part combinée de 80 % des 14 milliards de dollars de revenus publicitaires en ligne enregistrés dans le pays en 2022.

Ottawa a également déclaré que les médias ont vu leurs revenus publicitaires diminuer, entraînant des licenciements, une perte de couverture médiatique dans les petites communautés rurales et 474 fermetures d’entreprises de presse canadiennes entre 2008 et 2023.

On estime que 69 pour cent des Canadiens accèdent aux informations en ligne, mais seulement 11 pour cent paient pour cela.

— Avec les fichiers de Cassandra Szklarski