Joly se rend en Afrique alors que les libéraux élaborent une « approche » du continent, plutôt qu’une stratégie

OTTAWA – La ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly se rend en Afrique alors que son gouvernement élabore un plan longtemps retardé sur la manière de s’engager avec le continent. Joly se rend aujourd’hui en …

Minister of Foreign Affairs Melanie Joly speaks with reporters in the foyer of the House of Commons on Tuesday, May 21, 2024 in Ottawa. THE CANADIAN PRESS/Adrian Wyld

OTTAWA –

La ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly se rend en Afrique alors que son gouvernement élabore un plan longtemps retardé sur la manière de s’engager avec le continent.

Joly se rend aujourd’hui en Côte d’Ivoire avant de se rendre en Afrique du Sud pour deux jours à partir de mercredi.

Son bureau affirme que le voyage en Côte d’Ivoire vise à explorer les priorités communes en matière de lutte contre le terrorisme et à affirmer les liens du Canada avec les pays anglophones et francophones.

Selon lui, l’étape en Afrique du Sud verra Joly discuter du partenariat économique entre les deux pays et marquer les 30 ans de la fin de l’apartheid.

Ce voyage intervient quelques jours seulement après que les libéraux ont lancé des consultations sur ce qu’ils appellent désormais leur approche à l’égard de l’Afrique, notamment sur les meilleurs endroits où placer les diplomates et sur les questions sur lesquelles se concentrer.

Les libéraux ont travaillé pendant près de trois ans à l’élaboration de ce qu’ils avaient d’abord appelé une stratégie pour l’Afrique, mais ils ont réduit le projet l’an dernier à un cadre. En avril, un haut fonctionnaire a déclaré qu’il n’y avait plus de nom pour décrire le plan, qu’Ottawa appelle désormais cette semaine son « approche » à l’égard du continent.

Les experts en administration publique ont déjà souligné que les stratégies sont des plans pluriannuels qui prévoient souvent des allocations de financement, tandis que les cadres sont un ensemble générique de principes.

En 2022, les sénateurs du Comité des affaires étrangères ont averti que le Canada prenait du retard, tant par rapport à ses pairs que par ses adversaires, dans l’établissement de liens économiques sur le continent.

L’Afrique résiste à la tendance mondiale au déclin démographique, avec une population jeune en plein essor et une série d’accords commerciaux et de projets d’infrastructures qui, selon les économistes, conduiront à des booms économiques.

Le Canada a déjà promis un plan de coopération économique avec l’Afrique et a terminé une consultation l’été dernier. On ne sait pas si ce projet sera intégré dans l’approche plus vaste que dirige Joly.

Les experts en aide humanitaire ont appelé le Canada à mieux promouvoir les projets qu’il finance sur le continent et à adopter une approche plus cohérente en matière de développement et de commerce.

Des groupes comme One Campaign et Cuso International ont témoigné que le Canada perd de sa pertinence en raison de son désengagement continu, cédant ainsi du terrain à la Russie et à la Chine.

Le voyage de Joly intervient également alors que le Canada est appelé à faire don d’une partie de ses réserves de vaccins qui peuvent aider à endiguer la variole du singe, anciennement connue sous le nom de variole du singe.

Ottawa affirme qu’il étudie la meilleure façon d’aider les pays où la maladie se propage rapidement, mais n’a indiqué aucun plan visant à partager les réserves canadiennes avec les pays en développement.

L’Organisation mondiale de la santé a déclaré le 14 août que le virus MPO était une urgence de santé publique mondiale en raison de sa propagation rapide sur le continent, où les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies ont demandé à des pays comme le Canada de partager des doses de vaccin.

L’Afrique du Sud avait déjà dénoncé des pays comme le Canada qui stockaient des vaccins contre la COVID-19 dont l’Afrique avait cruellement besoin et qui ne soutenaient pas les efforts visant à lever les brevets sur les médicaments et vaccins contre la COVID-19 dont la fabrication était rarement autorisée dans les pays africains.