La galerie Front Four de Stowe est relancée avec des paysages pour les solitaires

Chaque année, la transition vers l’automne dans le Vermont est marquée non seulement par des touches de couleur sur quelques arbres avant-gardistes, mais aussi par des matins éthérés où le soleil levant illumine un épais …

La galerie Front Four de Stowe est relancée avec des paysages pour les solitaires

Chaque année, la transition vers l’automne dans le Vermont est marquée non seulement par des touches de couleur sur quelques arbres avant-gardistes, mais aussi par des matins éthérés où le soleil levant illumine un épais brouillard. C’est à la fois isolant et magique. La même ambiance est transmise dans « The Bliss of Solitude », jusqu’au 30 septembre à la Front Four Gallery de Stowe.

L’exposition présente les œuvres de six artistes, toutes des femmes d’origine internationale. Il s’agit de la première exposition d’artistes invités organisée par Alexandra Weathers depuis qu’elle et son partenaire, Jack Morris, ont repris les galeries Robert Paul au printemps, et elle accompagne leur relancement sous le nom de Front Four Gallery.

Si une sélection d’œuvres des artistes représentés reste visible, la majeure partie de la galerie est consacrée à l’exposition. Le changement est notable : Weathers et Morris ont ouvert la présentation et donné aux œuvres beaucoup d’espace pour respirer.

C’est un point crucial pour les pièces de cette exposition, qui ont toutes une subtilité aérienne. Weathers a conçu l’exposition comme une réponse au poème de William Wordsworth de 1804 « J’ai erré seul comme un nuage ». Dans ce poème, le romantique d’origine évoque un champ de jonquilles au bord d’un lac : « Souvent, lorsque je suis allongé sur mon canapé / Dans un état d’esprit vide ou pensif, / Elles scintillent sur cet œil intérieur / Qui est le bonheur de la solitude. »

"Innuendo" d

La nostalgie des paysages à moitié oubliés transparaît dans les œuvres, notamment dans « Eyes of Hope » d’Elena Lyakir, un tirage photographique de 109 x 135 cm sur crêpe de Chine de soie. Sa vue vaporeuse d’un champ aux couleurs pastel acidulées se traduit par un souvenir perdu. Pour ajouter à cet effet, l’œuvre est accrochée sans cadre au mur, la soie chatoyante se déplaçant avec l’air. Lyakir, qui vit aujourd’hui à Marlboro, a immigré aux États-Unis depuis l’Ukraine, alors soviétique, alors qu’elle était adolescente ; un sentiment de nostalgie imprègne ses œuvres.

Contrairement aux œuvres immersives de Lyakir, les peintures à l’huile rondes sur panneaux de Kanny Yeung (la plupart ne mesurent que 19 cm de diamètre) sont comme des hublots sur la mémoire. La biographie de l’artiste née à Hong Kong la décrit comme nomade. Ses peintures ne sont pas identifiées à un endroit particulier, mais elles semblent spécifiques car elles sont peintes avec précision. Un nuage orange au coucher du soleil dans « Your Warmth (11) » flotte à côté d’une vue sombre d’aurores boréales semblables à des flammes dans « Your Warmth (14) ». Ce sont des vignettes qui suscitent la curiosité.

Plusieurs artistes de l’exposition utilisent des éléments dorés dans leurs œuvres, passant du paysage à un territoire plus métaphysique. La plus audacieuse d’entre elles est Sonia Bukhgalter, dont les peintures comprennent de grandes étendues dorées. Dans la dramatique «All This Way», près de l’entrée de l’exposition, des nuages ​​dorés se courbent dans le ciel au-dessus d’une rivière éclairée par le coucher du soleil – ou peut-être l’apocalypse. La technique de Bukhgalter est fidèle à ses racines florentines, tandis que son style de peinture se rapproche davantage de celui de l’Hudson River School. C’est une combinaison puissante.

« Cellules excitables II » par Anne Cherubim - AVEC L

Sandrine Jacobson d’Australie, Anne Cherubim du Canada et la peintre britannique Olivia Rose Durley ont chacune contribué à l’exposition à travers des œuvres vaporeuses, presque abstraites, qui se lisent néanmoins comme des paysages. L’œuvre «Awakening» de Durley, d’une taille de 30 x 30 cm, présente des lignes subtiles et des taches de rose floues en gris-vert. Elles s’additionnent de manière improbable mais certaine pour former un champ flou, avec une surface lisse qui semble encore humide, ce qui ajoute à l’effet photographique.

« The Bliss of Solitude » est un excellent début pour Front Four. Dans un endroit qui présente des panoramas du Vermont depuis des décennies, il articule avec succès un autre type de paysage : éthéré, insaisissable et vu avec un regard neuf.