La menace tarifaire de Trump retarde l’étude de la facture énergétique du Québec

Le gouvernement du Québec suspend l’étude du projet de loi 69, un projet de loi visant à aider la province à doubler sa production d’électricité, à la suite des menaces tarifaires du président élu américain …

La menace tarifaire de Trump retarde l’étude de la facture énergétique du Québec

Le gouvernement du Québec suspend l’étude du projet de loi 69, un projet de loi visant à aider la province à doubler sa production d’électricité, à la suite des menaces tarifaires du président élu américain Donald Trump.

« L’arrivée de la nouvelle administration aux États-Unis a quelque peu changé la donne. Si des tarifs sont imposés, cela changera la nature de la compétitivité des entreprises québécoises », a déclaré la ministre de l’Énergie, Christine Fréchette.

«Par conséquent, nous voulons voir où en sont les choses avant d’aller de l’avant, car il y a la question des tarifs dans le projet de loi.»

Le ministre a indiqué que « quelques éléments » pourraient être modifiés dans la législation. «Mais il faut voir dans quelle mesure les éventuels tarifs sur les exportations québécoises changeront la donne, ou non», a-t-elle ajouté.

La menace de Trump d’imposer des droits de douane de 25 pour cent sur tous les produits canadiens a provoqué une onde de choc de l’autre côté de la frontière. La semaine dernière, le premier ministre François Legault a déclaré que ces tarifs affecteraient l’électricité québécoise exportée vers les États-Unis.

Jusqu’à 185 milliards de dollars d’ici 2035

Le projet de loi 69 vise à modifier le cadre du secteur énergétique afin de répondre à la demande accrue nécessaire à la décarbonisation de l’économie. Hydro-Québec prévoit investir jusqu’à 185 milliards de dollars d’ici 2035 pour doubler sa production.

Cela modifie également la manière dont les tarifs d’électricité sont fixés. Malgré l’augmentation de la production qui sera nécessaire, le gouvernement Legault a déclaré que les tarifs résidentiels seront plafonnés à 3 pour cent. Ce sont plutôt les entreprises qui devront payer pour la transition énergétique.

Le projet de loi a été déposé par l’ancien ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, en juin dernier. Après sa démission en septembre, Fréchette a remplacé son collègue à la dernière minute pour diriger les consultations spécifiques sur le projet de loi. L’étude détaillée est toujours en attente.

Avant sa démission, Fitzgibbon avait parlé d’« augmentations significatives » des taux au cours des cinq ou dix prochaines années.

« Le gouvernement est empêtré »

Le Parti libéral du Québec (PLQ) a dénoncé le retard du projet de loi.

«Pour notre part, nous sommes prêts depuis des mois, mais il est clair que le gouvernement s’enlise dans les questions liées à l’héritage de Fitzgibbon. Nous avons perdu une année entière de progrès sur l’avenir énergétique à cause des tergiversations de la Coalition Avenir Québec», a déclaré le leader libéral à la Chambre, Monsef Derraji.

« Que le gouvernement veuille réviser le projet de loi à la lumière des récents développements aux États-Unis n’est peut-être pas une mauvaise idée. Mais en réalité, c’est un pansement sur une plaie béante. Ce projet de loi doit être retiré», a déclaré le député du Parti québécois Pascal Paradis à la Presse canadienne.