Le Conseil canadien de l’industrie des dépanneurs (CCID) a publiquement demandé au gouvernement du Québec d’exiger que toutes les ventes de produits de vapotage soient titulaires d’un permis d’alcool de qualité alimentaire.
Ce faisant, le CICC espère lutter contre certains vapoteurs qui contournent actuellement la réglementation sur la vente d’arômes.
Depuis le 31 octobre, la vente d’arômes de vape est interdite par la loi au Québec.
« Les vapoteries, au nombre d’environ 400 au Québec, ont contourné la réglementation en se faisant passer pour des dépanneurs afin de vendre des saveurs sous forme d’arômes alimentaires », a expliqué le vice-président du Conseil, Michel Gadbois.
Selon Gadbois, au moins 80 % des boutiques de vapotage ne respectent pas la réglementation, contre moins de 5 % des dépanneurs conventionnels.
Gadbois estime qu’à cause de ces contournements, « selon les endroits, nous avons perdu entre 2 et 50 % du marché des produits de vapotage ».
En rendant obligatoire la possession d’un permis d’alcool, le CICC espère forcer les entreprises délinquantes à changer leur modèle d’affaires et à se conformer à la loi.
Pour obtenir un permis d’alcool pour une épicerie, au moins 51 % des produits en vente doivent être des produits alimentaires, d’une valeur minimale de 5 500 $. Le commerce doit également faire l’objet d’une enquête initiale suivie d’inspections par la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ).
Le CICC soutient que l’idée de passer par un permis d’alcool permettrait de mettre en œuvre la réglementation rapidement et sans coûts supplémentaires pour le gouvernement, au moyen d’une simple modification réglementaire.
Mettre la pression
Gadbois dit avoir soumis ce projet de règlement au gouvernement il y a six mois, sans aucun changement.
Face à cette inaction, « nous leur avons dit : nous allons intervenir publiquement et faire pression, car vous ne semblez pas pressés d’agir », a-t-il expliqué.
Selon les enquêtes du CICC, le gouvernement est au courant de l’existence des contrevenants mais préfère ne rien faire.
« Il n’y a pas de poursuite, il n’y a pas de suivi, donc il n’y a pas de sanction », a déclaré Gadbois.
Le ministère de la Santé n’a pas immédiatement répondu aux questions de La Presse Canadienne.
« En tant que ministère de la Santé, ils devraient être beaucoup plus sérieux là-dessus, sachant que ce type de produit illégal s’adresse évidemment aux jeunes », affirme M. Gadbois.
Le Conseil s’est prononcé en faveur des vaporisateurs aromatisés lorsque ceux-ci ont été interdits. Le groupe avait demandé au gouvernement de maintenir sur le marché au moins deux arômes, le menthol et un arôme fruité.
Cependant, Gadbois soutient qu’il est « évident qu’il ne faut pas avoir des choses comme l’ananas, la barbe à papa et le chewing-gum » parce qu’ils sont conçus pour attirer les jeunes.