Le projet de loi sur l’aide à mourir en Angleterre et au Pays de Galles relance le débat sur le choix et l’éthique

LONDRES – Les détails d’un projet de loi visant à légaliser l’aide à mourir en Angleterre et au Pays de Galles ont été publiés, relançant le débat sur ce sujet controversé avant un vote au …

Britain's Prime Minister Keir Starmer delivers a speech as he hosts a reception for teachers and teaching assistants at 10 Downing Street, in central London, Wednesday Nov. 6, 2024. (Benjamin Cremel/AFP via AP)

LONDRES –

Les détails d’un projet de loi visant à légaliser l’aide à mourir en Angleterre et au Pays de Galles ont été publiés, relançant le débat sur ce sujet controversé avant un vote au Parlement plus tard ce mois-ci.

Le projet de loi, publié lundi, propose de permettre aux adultes en phase terminale dont l’espérance de vie est inférieure à six mois de demander et de recevoir une aide pour mettre fin à leurs jours, sous réserve de garanties et de protections.

Les opposants ont exprimé leurs craintes que le projet de loi n’entraîne des pressions sur les personnes pour qu’elles mettent fin à leurs jours.

Mais le législateur travailliste Kim Leadbeater, qui a proposé le projet de loi, a déclaré que la loi comporte de solides garanties et contient « trois niveaux de contrôle » : deux médecins et un juge de la Haute Cour devront approuver toute décision.

Un débat et un premier vote sur le projet de loi devraient avoir lieu le 29 novembre.

Le Premier ministre Keir Starmer a déclaré mardi qu’il étudierait les détails du projet de loi et «ne ferait pression sur aucun député (membre du Parlement) pour qu’il vote dans un sens ou dans l’autre».

Voici un aperçu du contenu du projet de loi sur les adultes en phase terminale (fin de vie) et des prochaines étapes :

Que propose le projet de loi ?

En vertu du projet de loi, seules les personnes de plus de 18 ans en Angleterre et au Pays de Galles et qui devraient mourir dans les six mois peuvent demander l’aide médicale à mourir.

Ils doivent avoir la capacité mentale de faire un choix concernant la fin de leur vie et devront faire deux déclarations distinctes concernant leur souhait de mourir. Deux médecins indépendants doivent être convaincus que la personne est éligible et un juge de la Haute Cour devra approuver la décision.

Toute personne reconnue coupable d’avoir fait pression, contraint ou incité malhonnêtement quelqu’un à déclarer qu’elle souhaitait mourir encourra jusqu’à 14 ans de prison.

Le suicide assisté est actuellement interdit dans la plupart des régions du Royaume-Uni. Il ne s’agit pas d’une infraction pénale spécifique en Écosse, mais le fait d’aider à la mort d’une personne peut donner lieu à une accusation pénale.

Qui administrera le médicament ?

Le patient doit s’auto-administrer lui-même le médicament mettant fin à sa vie. Aucun médecin ni personne d’autre ne peut administrer le médicament.

Aucun professionnel de santé n’a l’obligation de porter assistance au patient.

Les médecins qui participent devraient être convaincus que la personne qui déclare son décès l’a fait volontairement. Ils doivent également s’assurer que la personne fait un choix éclairé.

Que se passe-t-il ensuite ?

Le projet de loi sera débattu au Parlement et les législateurs pourront voter selon leur conscience plutôt que selon les lignes de parti.

Les opinions parmi les législateurs semblent divisées, même si certains ministres de haut rang, dont le secrétaire à la Santé, Wes Streeting, ont déclaré qu’ils avaient l’intention de voter contre le projet de loi. Starmer a déjà soutenu l’aide médicale à mourir, mais le gouvernement affirme qu’il restera neutre sur la question.

Si le projet de loi franchit la première étape à la Chambre des communes, il fera l’objet d’un examen plus approfondi et de votes dans les deux chambres du Parlement. Leadbeater a suggéré qu’il est peu probable qu’une nouvelle loi entre en vigueur dans les deux ou trois prochaines années.

D’autres pays ont-ils des lois similaires ?

Un argument en faveur du projet de loi est que les individus fortunés peuvent voyager en Suisse, ce qui permet aux étrangers de s’y rendre pour y mettre fin légalement à leurs jours, tandis que d’autres doivent faire face à d’éventuelles poursuites pour avoir aidé leurs proches à mourir.

Parmi les autres pays qui ont légalisé le suicide assisté figurent l’Australie, la Belgique, le Canada et certaines parties des États-Unis, avec des réglementations sur les personnes éligibles variant selon les juridictions.

Le suicide assisté est différent de l’euthanasie, autorisée aux Pays-Bas et au Canada, qui implique que des professionnels de la santé tuent des patients avec une injection mortelle à leur demande et dans des circonstances spécifiques.