Le taux d’inflation au Canada a probablement connu une nouvelle baisse le mois dernier, selon les économistes qui s’attendent à ce que la Banque du Canada continue de réduire ses taux d’intérêt tout au long de l’automne.
Statistique Canada doit publier mardi son rapport sur l’indice des prix à la consommation de juillet et les prévisionnistes s’attendent à ce qu’il montre que l’inflation a ralenti à 2,4 pour cent contre 2,7 pour cent en juin.
James Orlando, directeur économique de TD, affirme que malgré la pression à la hausse exercée par les prix de l’essence et des denrées alimentaires, il s’attend toujours à ce que le taux annuel baisse en raison des effets de l’année de base, qui font référence à la façon dont l’évolution des prix d’il y a un an affecte le calcul de l’inflation globale.
« Cela se produit dans le sillage d’une forte atténuation des effets de base (de l’année) depuis juillet dernier, où l’inflation a augmenté de manière assez significative », a-t-il déclaré.
Le ralentissement marqué de la croissance des prix cette année a renforcé la confiance des économistes et de la Banque du Canada quant à la poursuite de la baisse de l’inflation au cours des prochains mois, donnant ainsi le feu vert à la banque centrale pour continuer à réduire son taux d’intérêt de référence.
« Il faudrait voir quelque chose de très différent de ce que nous avons vu dans cette lecture de l’inflation pour exclure toute forme de réduction des taux en septembre », a déclaré Tiago Figueiredo, stratège macroéconomique chez Desjardins.
Selon lui, Desjardins s’attend à ce que le taux d’inflation annuel baisse à 2,5 % en juillet.
La Banque du Canada, qui a abaissé son taux d’intérêt directeur lors de ses deux dernières réunions, a indiqué qu’elle continuerait de réduire ses taux, tant que la croissance des prix continue de ralentir.
La décision de la banque centrale de réduire ses taux intervient dans un contexte économique en difficulté, les entreprises et les consommateurs réduisant leurs dépenses.
Dans le même temps, un coup de froid a frappé le marché du travail, faisant grimper le taux de chômage à 6,4 % en juillet.
Le gouverneur Tiff Macklem a déclaré lors de la dernière annonce de la décision de taux de la Banque du Canada qu’à mesure que l’inflation se rapproche de son objectif de 2 %, la banque centrale considère de plus en plus les risques associés au maintien des taux d’intérêt élevés pendant trop longtemps.
« Ce besoin de reprise de la croissance était l’un des éléments qui ont motivé notre décision de réduire le taux d’intérêt directeur aujourd’hui », a déclaré Macklem lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion, le 24 juillet.
Les prévisionnistes s’attendent désormais à ce que la banque centrale réduise son taux directeur à chacune de ses réunions cette année. En supposant que la banque réduise son taux directeur d’un quart de point à chaque réunion, elle ramènerait son taux directeur à 3,75 %.
« Il n’y a vraiment pas grand-chose dans l’économie qui nous fasse penser que l’inflation va reprendre à l’heure actuelle. Je pense donc que cela ne fait que renforcer l’attente d’une poursuite des baisses de taux à ce rythme de 25 points de base, réunion après réunion », a déclaré Orlando.
Le taux d’inflation annuel est resté dans la fourchette de 1 à 3 % fixée par la Banque du Canada depuis janvier, une évolution bienvenue après une hausse historique de la croissance des prix.
La banque prévoit que l’inflation reviendra à l’objectif de 2 % l’année prochaine.
Le ralentissement de l’inflation au Canada s’inscrit dans une tendance mondiale plus large qui permet aux banques centrales de réduire ou d’envisager de réduire leurs taux d’intérêt.
Aux États-Unis, l’inflation annuelle a atteint en juillet son niveau le plus bas depuis plus de trois ans, dernier signe que la pire hausse des prix depuis quatre décennies s’estompe et prépare la Réserve fédérale américaine à une baisse des taux en septembre.
Le taux d’inflation annuel aux États-Unis s’élève désormais à 2,9 %.
La Banque centrale européenne a commencé à abaisser son taux directeur en juin et la Banque d’Angleterre a procédé à sa première baisse de taux plus tôt ce mois-ci.