Le Parti libéral du Québec a demandé au commissaire à la langue française d’enquêter sur l’annulation de certains cours de formation en français pour les nouveaux arrivants dans la province.
Citant une « série continue de fermetures de programmes de francisation », le parti d’opposition a annoncé samedi matin dans un communiqué que ses porte-parole en matière de langue française et de cours de français, André Albert Morin et Madwa-Nika Cadet, avaient envoyé une lettre au commissaire du Langue française.
La lettre demande au commissaire Benoît Dubreuil de « mener une enquête pour s’assurer que le droit aux services d’apprentissage de la langue française, inclus dans la Charte de la langue française, soit respecté », précise le communiqué.
Les libéraux accusent les décisions budgétaires du gouvernement de la Coalition Avenir Québec de « compromettre la possibilité pour les immigrants de devenir francophones dans des délais qui faciliteraient leur intégration au marché du travail et à la société québécoise ».
Dans plusieurs entrevues cette semaine, le ministre de l’Immigration du Québec, Jean-François Roberge, a blâmé les centres de services scolaires pour les fermetures, affirmant que son gouvernement avait en fait augmenté les budgets pour les cours de français.
Cependant, les médias ont rapporté cette semaine que les centres d’éducation ont été contraints de réduire leurs programmes en raison des contraintes budgétaires que leur impose la province, ce qui a également entraîné la perte de leur emploi chez les enseignants.
«Ces coupures ont entraîné, au cours des dernières semaines, l’annulation de cours de français, notamment dans les régions de l’Abitibi-Témiscamingue, de la Capitale-Nationale, de l’Estrie, de Laval, des Laurentides, de la Mauricie et de Montréal», précise le communiqué.
Outre les annulations, les libéraux affirment que les délais d’attente moyens pour étudier le français à temps plein ont récemment doublé pour atteindre quatre mois, tandis que les personnes inscrites sont parfois obligées de parcourir des centaines de kilomètres pour assister aux cours.
« Il y a une impression de désordre qui laisse croire que le gouvernement est incapable de respecter ses obligations en vertu de la Charte de la langue française », indique la lettre envoyée au commissaire vendredi soir.
Les fermetures surviennent à un moment où la demande de cours augmente, le Québec accueillant actuellement environ 600 000 immigrants temporaires. Le Québec a demandé à plusieurs reprises au gouvernement fédéral plus de pouvoir et de fonds pour faire face à l’afflux de nouveaux arrivants, mais les dirigeants de la CAQ ont également été critiqués par Ottawa.
Le ministre fédéral des Services publics et de l’Approvisionnement, Jean-Yves Duclos, a déclaré vendredi que les 750 millions de dollars que le gouvernement fédéral dépense pour aider la province à accueillir les nouveaux arrivants ne sont pas entièrement utilisés.
«Il faut absolument investir les sommes nécessaires dans la francisation», a déclaré Duclos. «Si nous voulons que les nouveaux arrivants puissent atteindre leur plein potentiel, nous devons leur offrir des services adaptés.»
Cadet a déclaré à la Presse canadienne lors d’une entrevue que le gouvernement avait clairement du mal à garantir le droit d’apprendre le français.
«Donc, à notre avis, le commissaire devrait avoir le mandat d’enquêter sur cette affaire, et c’est pourquoi nous lui avons écrit cette lettre», a déclaré Cadet, sans toutefois préciser si son parti augmenterait les budgets francophones.
En février dernier, Dubreuil a déclaré qu’il en coûterait entre 10,6 et 12,9 milliards de dollars pour que tous les immigrants temporaires suivent une formation de niveau intermédiaire en français.
Le cadet a répondu : « Je ne pense pas que nous soyons dans ce genre de scénario. Je pense qu’il existe un moyen de mieux déployer l’offre et de s’assurer qu’il n’y ait pas de panne de service.
–Avec des fichiers de La Presse Canadienne