De nouveaux changements au programme canadien des travailleurs étrangers temporaires (TET) sont maintenant en vigueur. Voici ce qu’il faut savoir :
Qu’est-ce qui a changé ?
Comme annoncé par Emploi et Développement social Canada en août, plusieurs changements ont été activés jeudi.
Aller de l’avant. le gouvernement fédéral cessera de traiter les études d’impact sur le marché du travail (EIMT), en particulier celles du volet à bas salaires du programme des TET, dans les régions du pays où le taux de chômage est de six pour cent ou plus. En refusant de traiter ces formulaires, le gouvernement empêchera, dans la plupart des cas, les employeurs d’embaucher des TET tant que le chômage restera élevé dans leur région.
De plus, il est désormais interdit aux employeurs d’embaucher plus de 10 pour cent de leur main-d’œuvre dans le cadre du programme canadien de TET, un pourcentage appliqué, comme ci-dessus, au volet des bas salaires. Auparavant, ce plafond était fixé à 20 pour cent.
Enfin, un participant au programme PTET ne peut occuper un emploi à faible salaire que pendant un an, soit une réduction par rapport à la limite précédente de deux ans.
Qui est concerné ?
Les changements apportés jeudi ont un impact sur les travailleurs et les employeurs du volet à bas salaires du programme des TET, qui régit les emplois rémunérateurs inférieurs au taux horaire médian dans la province ou le territoire où ils sont situés.
Des exceptions peuvent s’appliquer aux travailleurs de certains secteurs clés, saisonniers et non saisonniers, notamment l’agriculture, la transformation des aliments, la construction et les soins de santé.
De plus, un gel temporaire des demandes d’EIMT a débuté plus tôt ce mois-ci à Montréal et devrait reprendre le 3 mars. Le gel s’applique aux emplois dont le taux horaire est inférieur à la médiane québécoise de 27,47 $ l’heure.
Pourquoi cela se produit-il ?
Ces derniers mois, le gouvernement fédéral a annoncé un resserrement des restrictions sur l’immigration non permanente, après des années de forte augmentation du nombre de titulaires de permis de travail et/ou d’études au Canada.
Les changements apportés jeudi ne sont que les derniers efforts visant à restreindre l’éligibilité, note le communiqué, avec des plafonds d’effectifs TET tombant de 20 pour cent à 20, et maintenant à 10 au lieu de 20 pour cent, depuis octobre 2023.
« À mesure que le marché du travail se relâchait, le gouvernement du Canada a commencé à annuler les mesures liées à la pandémie visant à remédier à une extraordinaire pénurie de main-d’œuvre », peut-on lire.
«Les employeurs du Canada ont la responsabilité d’investir dans toute la gamme de travailleurs disponibles dans ce pays.»
L’annonce d’Emploi et Développement social Canada fait état de deux mois consécutifs de chômage croissant en mai et juin, les dernières données de l’époque montrant un taux de chômage de 6,4 pour cent à l’échelle nationale.
« Le Programme des travailleurs étrangers temporaires a été conçu pour remédier aux pénuries de main-d’œuvre lorsque les Canadiens qualifiés ne sont pas en mesure d’occuper ces postes », a déclaré le ministre de l’Emploi, Randy Boissonnault, dans le communiqué.
«Les changements que nous apportons aujourd’hui donneront la priorité aux travailleurs canadiens et garantiront que les Canadiens peuvent être sûrs que le programme répond aux besoins de notre économie.»
Que se passe-t-il ensuite ?
Emploi et Développement social affirme que le gouvernement fédéral « continuera de surveiller les conditions du marché du travail et d’apporter d’autres ajustements au programme si nécessaire », un examen approfondi étant attendu avant la fin de cette année.
D’autres ajustements, prévient le communiqué d’août, pourraient avoir un impact sur le volet des salaires élevés du programme des TET, ainsi que sur les postes d’EIMT existants mais non pourvus, les exceptions actuelles pour certains secteurs économiques et une extension potentielle des restrictions aux zones rurales non incluses dans une RMR.
Selon les estimations les plus récentes, environ 10 millions de Canadiens, soit un peu plus du quart de la population, vivaient à l’extérieur d’une RMR en 2023.