Le courrier devrait recommencer à circuler mardi après la fin d’une grève d’un mois des employés de Postes Canada, mais les Canadiens doivent s’attendre à des retards dans la nouvelle année.
Le Conseil canadien des relations industrielles a ordonné aux postiers de reprendre le travail, une entente devant être conclue au cours de la prochaine année.
Mais les questions clés au centre du différend demeurent en suspens avant la prochaine phase de négociations.
Bien que les opérations reprennent techniquement mardi, Postes Canada a averti qu’il lui faudra plus de temps pour éliminer l’arriéré de colis et de lettres qui avait été suspendu au début de la grève. Il a indiqué que Postes Canada ne recevrait ni n’enlèverait de nouveaux produits avant jeudi et qu’elle commencerait à accepter le nouveau courrier international le 23 décembre.
Postes Canada a déclaré que les Canadiens devraient s’attendre à des retards jusqu’en janvier 2025, et que les heures d’ouverture supplémentaires des bureaux de poste pourraient varier tandis que les garanties de service seront suspendues à mesure que l’entreprise accélère ses opérations.
Plus de 55 000 travailleurs se sont mis en grève le 15 novembre après l’échec des négociations entre le Syndicat canadien des travailleurs des postes et Postes Canada.
Les appels à l’intervention du gouvernement se sont multipliés et pendant quatre semaines, le gouvernement fédéral a insisté sur le fait qu’il resterait en dehors du conflit.
Mais vendredi, le ministre du Travail, Steven MacKinnon, a ordonné au Conseil canadien des relations industrielles d’ordonner aux 55 000 piquets de retourner au travail d’ici quelques jours s’il déterminait qu’un accord ne serait pas possible avant la fin de l’année.
Entre-temps, le gouvernement nommerait une commission d’enquête industrielle pour examiner les questions de négociation et formuler des recommandations d’ici le 15 mai sur la manière de parvenir à un nouvel accord.
« L’enquête aura une vaste portée, puisqu’elle examinera la structure entière de Postes Canada, tant du point de vue de la clientèle que du modèle d’affaires, compte tenu du contexte commercial difficile auquel Postes Canada est actuellement confrontée », a déclaré MacKinnon.
Il a qualifié cette décision de «temps mort» pour les deux partis, car ils avaient échangé propositions et critiques mais ne semblaient pas se rapprocher davantage.
Dimanche, Postes Canada a déclaré qu’après deux jours d’audiences au cours du week-end, le conseil d’administration avait déclaré une impasse entre les deux parties.
Il a indiqué que les membres du syndicat ont été sommés de reprendre le travail dans le cadre de leurs contrats existants, qui ont été prolongés jusqu’en mai pour permettre la reprise du processus de négociation.
Cependant, Postes Canada et le syndicat ont convenu de mettre en œuvre une augmentation salariale de 5 pour cent, avec effet rétroactif au lendemain de l’expiration des conventions collectives.
Les principaux enjeux du conflit comprennent l’ampleur des augmentations de salaire et les efforts de Postes Canada pour étendre la livraison au week-end.
Les deux parties sont en désaccord sur la manière de doter le personnel de l’expansion.
Postes Canada a présenté cette expansion comme un moyen d’augmenter ses revenus et de concurrencer les autres transporteurs. La société perd de l’argent depuis des années.
L’entreprise a annoncé qu’elle doterait les équipes de livraison du week-end d’une combinaison de nouveaux postes permanents à temps partiel et de certains postes à temps plein, créant ainsi une flexibilité tout en réduisant les coûts.
Cependant, le syndicat a qualifié cette mesure d’attaque contre le travail à temps plein.
Alors que la grève se poursuivait, des groupes d’entreprises ont appelé le gouvernement à intervenir alors que les entreprises et les particuliers se précipitaient pour trouver des modes de livraison alternatifs, alors que la période des achats des Fêtes battait son plein.
Le syndicat a dénoncé la décision du gouvernement fédéral d’intervenir, affirmant qu’elle bafoue les droits des travailleurs à la négociation et à la grève.
Il a déclaré que l’intervention de MacKinnon s’inscrivait dans le cadre d’une tendance troublante selon laquelle le gouvernement laisse les employeurs se libérer de toute négociation de bonne foi avec les travailleurs et leurs syndicats.
Ce n’est pas la première fois que ce pouvoir intervient dans d’autres conflits de travail récents, dans ces cas en ordonnant au conseil non seulement d’ordonner aux travailleurs de retourner au travail, mais également d’ordonner un arbitrage exécutoire.
C’est une décision que le mouvement syndical a vivement critiquée, et des contestations judiciaires sont en cours de la part des syndicats impliqués dans les autres conflits.