Des pieds-nageoires inhabituels font leur chemin dans le fleuve Saint-Laurent cette fin de semaine.
Menés par l’exploratrice sous-marine et cinéaste Nathalie Lasselin, des plongeurs bénévoles ratissent le lit de la rivière près de Beauharnois en Montérégie pour retirer des centaines de pneus qui polluent le milieu aquatique depuis des décennies.
Ces pneus proviennent d’un brise-lames composé de 40 000 pneus installé en 1990 pour agrandir la marina de Beauharnois, qui a depuis coulé. Les pneus ont été liés ensemble avec des sangles de caoutchouc contenant de l’uréthane, un produit chimique qui, à forte concentration, peut être nocif pour la santé.
À cela s’ajoute la pollution due aux microplastiques provoquée par les pneus eux-mêmes et le plastique qui les entourait lorsqu’ils étaient placés dans l’eau.
L’équipe de Lasselin est composée d’une vingtaine de bénévoles soigneusement sélectionnés. Les plongeurs doivent être très expérimentés, car ils doivent travailler en solo avec une « visibilité nulle » et faire face à des risques tels que heurter des objets ou s’emmêler dans des lignes de pêche, selon Lasselin.
Elle espère retirer entre 1 000 et 1 500 pneus de la rivière au cours de cette mission de 15 jours.
Il s’agit d’un nouveau type de mission pour Lasselin, membre de l’organisme à but non lucratif Aqua Sub Terra, dédié à la protection et à la valorisation des ressources aquatiques et souterraines.
Cette opération pourrait devenir un événement annuel, car le nombre exact de pneus restants sur les 40 000 d’origine est inconnu, mais devrait être bien supérieur au millier que Lasselin et ses plongeurs visent à récupérer.