Le gouvernement fédéral dépense 4,9 millions de dollars pour retirer une cargaison de pétrole lourd d’un navire militaire américain qui a coulé au large des côtes de la Colombie-Britannique il y a près de 80 ans, mais qui présente désormais un « risque important » de déversement majeur en raison de la détérioration.
La ministre des Pêches, Diane Lebouthillier, a annoncé jeudi le contrat de plusieurs millions de dollars dans un communiqué de presse, affirmant que la société américaine de sauvetage Resolve Marine commencerait à retirer le pétrole qui jaillit du navire de transport de l’armée américaine depuis son naufrage en 1946.
L’épave du Brigadier General MG Zalinski est située près de l’île Pitt, dans le chenal de Grenville, qui fait partie de la route maritime Inside Passage qui s’étend du sud de la Colombie-Britannique à l’Alaska.
Le navire transportait des fournitures militaires et du fioul lourd de Seattle à Whittier, en Alaska, lorsqu’il a heurté un haut-fond et a coulé dans une tempête. Les 48 membres d’équipage à bord ont survécu au naufrage et ont été secourus par les opérateurs du navire présents dans la région.
Selon le gouvernement de la Colombie-Britannique, le navire de transport s’est immobilisé à l’envers sur un rebord rocheux dans environ 30 mètres d’eau et a été à l’origine de « de nombreuses petites fuites d’hydrocarbures » au fil des années, à mesure que ses réservoirs de carburant se détérioraient.
La Garde côtière canadienne a lancé une première opération sauvage en 2013, éliminant tout le pétrole en vrac qui était alors accessible. Les équipages sont retournés périodiquement sur l’épave au cours des années qui ont suivi, éliminant des milliers de litres d’huile au fur et à mesure que le carburant se déplaçait à l’intérieur de la coque.
«Depuis, la structure du navire a continué à se détériorer, provoquant l’effondrement de réservoirs de carburant auparavant inaccessibles», ont indiqué les garde-côtes dans le communiqué. «Ce nouvel état de détérioration présente un risque important de rejet d’une grande quantité de pétrole dans le milieu marin.»
Jeff Brady, surintendant des interventions contre les risques environnementaux marins à la Garde côtière canadienne, estime que le navire transportait 700 000 litres de pétrole et plusieurs tonnes de marchandises militaires, notamment des véhicules et des munitions, lorsqu’il a coulé dans le chenal étroit.
Une évaluation technique a été réalisée sur l’épave l’été dernier pour déterminer l’intégrité de la coque et où se trouvaient les 27 000 litres d’hydrocarbures restants.
«Les résultats nous ont vraiment inquiétés quant au taux de remontée d’eau. Nous avons vu du pétrole remonter à la surface, nous devons donc vraiment réagir à cela», a déclaré Brady dans une interview jeudi.
«Avec autant d’incertitude sur l’état de la coque et avec une certaine certitude supplémentaire quant à la quantité d’hydrocarbures à bord, c’est vraiment l’un des éléments déclencheurs qui ont conduit les garde-côtes à lancer cette opération.»
L’opération de sauvetage devrait commencer plus tard ce mois-ci, et nécessitera plusieurs semaines, car les travailleurs utilisent un processus connu sous le nom de « piquage à chaud » pour fixer les vannes et les tuyaux de drainage à la coque, puis pomper le pétrole dans les réservoirs de rétention d’une barge de surface.
La Garde côtière affirme que la même méthode a été utilisée pour retirer avec succès environ 60 tonnes de carburant de l’épave du MV Schiedyk au large de l’île de Vancouver en 2021.
«Compte tenu de la nature de l’opération, il existe un faible risque de rejet d’huile lors de la vidange», selon le communiqué. «Le personnel de la Garde côtière canadienne est sur place et prêt à intervenir si nécessaire.»
L’agence termine le travail aux côtés des Premières Nations Gitga’at et Gitxaala, qui participent à l’intervention maritime.