Les autorités fédérales vont imposer une surtaxe de 100 % sur les véhicules chinois pour protéger le secteur intérieur
Le gouvernement fédéral a engagé une bataille tarifaire avec la Chine en imposant une série de mesures sévères contre les véhicules électriques (VE) et les produits en acier et en aluminium fabriqués en Chine.
Ottawa imposera une surtaxe de 100 % sur tous les véhicules électriques fabriqués en Chine à compter du 1er octobre. Cela comprend les voitures, les camions, les autobus et les fourgonnettes de livraison.
Une surtaxe de 25 % sur les produits chinois importés en acier et en aluminium entrera en vigueur le 15 octobre.
Dans un communiqué de presse, la ministre des Finances, Chrystia Freeland, a déclaré que les tarifs visent à uniformiser les règles du jeu pour l’industrie canadienne face à ce que le gouvernement accuse d’être une stratégie et des pratiques commerciales déloyales de la Chine, et à protéger les emplois de 155 000 Canadiens travaillant dans la chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques et dans l’industrie des métaux.
Ottawa critique les mauvaises normes de travail en Chine, le manque de protection environnementale du pays et sa politique commerciale axée sur la surcapacité industrielle et l’offre excédentaire, conçue pour dominer les marchés mondiaux avec des produits chinois. Les Chinois représentent un risque pour la sécurité nationale, a déclaré le gouvernement. Leurs véhicules contiennent une technologie de collecte de données qui constitue une atteinte à la vie privée des Canadiens.
« Les travailleurs canadiens et les secteurs critiques, notamment ceux de l’acier et de l’aluminium, sont toutefois confrontés à une politique intentionnelle de surcapacité dirigée par l’État, qui compromet la capacité du Canada à être compétitif sur les marchés nationaux et mondiaux », a déclaré Freeland dans un communiqué.
« C’est pourquoi notre gouvernement prend des mesures décisives pour uniformiser les règles du jeu, protéger les travailleurs canadiens et égaler les mesures prises par ses principaux partenaires commerciaux. »
Le gouvernement estime que les exportations chinoises de véhicules électriques en 2023 s’élèveront à 47,2 milliards de dollars, contre 200 millions de dollars en 2018.
C’est une bonne nouvelle pour Unifor, le syndicat qui représente 18 000 travailleurs de l’automobile au Canada.
Ces mesures exactes correspondent à celles que le syndicat avait recommandé au gouvernement lors des séances de consultation précédentes.
Dans un communiqué, la présidente nationale d’Unifor, Lana Payne, a déclaré que les moyens de subsistance des travailleurs canadiens de l’automobile et de la fabrication doivent être protégés.
« Rien ne justifie l’échange d’emplois hautement qualifiés et bien rémunérés contre des véhicules bon marché à forte intensité de carbone construits dans des conditions de travail déplorables. Notre syndicat accueille favorablement l’imposition par le Canada d’un tarif équivalent à celui des États-Unis afin de présenter un front uni en faveur du secteur automobile et des collectivités qui en bénéficient. Nous devons tous nous rappeler que le bon marché a un coût très élevé – un coût pour les bons emplois et les collectivités canadiennes. »
Terry Sheehan, député de Sault Ste. Marie, ville natale d’Algoma Steel, appuie la décision de son gouvernement.
« L’industrie et les syndicats le réclament, et c’est une étape nécessaire pour protéger nos produits, nos emplois et nos chaînes d’approvisionnement nationales contre le dumping et les pratiques commerciales déloyales. »
Une première liste de biens assujettis aux surtaxes est actuellement publiée pour consultation publique. La liste définitive des biens sera annoncée le 1er octobre.
Le gouvernement a également annoncé qu’il organiserait une période de consultation de 30 jours pour discuter avec l’industrie d’autres secteurs vitaux de l’économie canadienne, notamment les batteries et les pièces de batteries, les semi-conducteurs, les produits solaires et les minéraux critiques. Les détails seront publiés sous peu.