Poilievre et Guilbeault revendiquent la victoire après la mise à jour du rapport sur la taxe carbone de l’organisme de surveillance du budget fédéral

Les libéraux et les conservateurs revendiquent une victoire après que le directeur parlementaire du budget (DPB) a publié un rapport mis à jour sur les impacts économiques de la taxe fédérale sur le carbone sur …

Poilievre et Guilbeault revendiquent la victoire après la mise à jour du rapport sur la taxe carbone de l'organisme de surveillance du budget fédéral

Les libéraux et les conservateurs revendiquent une victoire après que le directeur parlementaire du budget (DPB) a publié un rapport mis à jour sur les impacts économiques de la taxe fédérale sur le carbone sur les ménages canadiens.

Le nouveau rapport, publié jeudi, arrive à des conclusions similaires à celles des analyses précédentes, malgré une erreur dans les résultats publiés en 2022 et 2023, qui incluaient par inadvertance le système de tarification du carbone industriel.

Le ménage moyen où s’applique la taxe fédérale sur le carbone – c’est-à-dire la plupart des provinces à l’exception du Québec et de la Colombie-Britannique – recevra plus d’argent de la remise canadienne sur le carbone que ce qu’il paie en taxe sur le carburant et en TPS connexe, selon le dernier rapport du DPB.

« D’une manière générale, nos estimations mises à jour (impact fiscal uniquement) montrent des gains nets plus importants (coûts nets inférieurs) pour les ménages moyens dans tous les quintiles de revenu dans les provinces bénéficiant du filet de sécurité par rapport à notre analyse distributive de mars 2023 », indique le rapport du DPB.

Mais lorsque les impacts économiques sont pris en compte, comme la perte d’emploi due à la taxe sur le carburant, le ménage moyen recevra moins d’argent que ce qu’il paie pour la taxe carbone.

« Les estimations mises à jour continuent de montrer que le ménage moyen dans la plupart des quintiles de revenu devra faire face à un coût net lorsque les impacts fiscaux et économiques de la redevance fédérale sur les carburants sont pris en compte », indique le rapport du DPB.

Comme les rapports précédents, l’analyse mise à jour du DPB ne tient pas compte des impacts économiques du changement climatique.

L’analyse de la taxe fédérale sur les carburants a été utilisée comme un ballon de football politique sur les mérites de la tarification du carbone pour les consommateurs depuis sa publication initiale.

Le chef conservateur Pierre Poilievre, qui affirme qu’il « supprimera la taxe » s’il est élu premier ministre, a déclaré jeudi que le rapport mis à jour « confirmait tout ce que j’avais dit sur cette horrible taxe, cette arnaque ».

«C’est pourquoi nous avons besoin d’élections en matière de taxe sur le carbone, où les Canadiens peuvent choisir entre une taxe sur le carbone de 61 cents le litre ou la suppression totale de la taxe sur le carbone», a déclaré Poilievre aux journalistes jeudi.

Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, a quant à lui qualifié le rapport de « correction importante ».

«Il est maintenant temps de clarifier le gros mensonge de Pierre Poilievre envers les Canadiens», a déclaré Guilbeault jeudi. « Il a induit les Canadiens en erreur. Le DPB est très clair. Plus de Canadiens reçoivent de l’argent de la remise canadienne sur le carbone que ce qu’ils ont payé.

La plupart des Canadiens, à l’exception du Québec et de la Colombie-Britannique, paient la taxe fédérale sur le carbone sur les carburants de consommation et reçoivent de l’argent via la remise canadienne sur le carbone sur une base trimestrielle.

En avril dernier, le prix du carbone est passé de 65 $ la tonne à 80 $ la tonne, ce qui coûte aux conducteurs 3,3 cents de plus le litre à la pompe. La taxe sur le carbone devrait augmenter de 15 dollars supplémentaires chaque année jusqu’à atteindre 170 dollars la tonne en 2030, selon les objectifs du gouvernement fédéral.

Outre Poilievre, le prix du carbone a également fait l’objet d’une forte opposition de la part de la plupart des premiers ministres, notamment du premier ministre libéral de Terre-Neuve-et-Labrador, Andrew Furey. Le chef du NPD, Jagmeet Singh, a même indiqué qu’il pourrait prendre ses distances par rapport à cette politique, affirmant que son parti travaille sur un plan climatique qui ne ferait pas peser un fardeau sur le dos des travailleurs.

Malgré son impopularité, Guilbeault a déclaré dans une entrevue avec CTV Power Play en septembre que le gouvernement fédéral n’avait « aucune intention » de suspendre la prochaine augmentation prévue de la taxe sur le carbone, mais a admis qu’elle pourrait ne pas être nécessaire au-delà de 2030 si les émissions diminuent.

«Si nous arrivons à la conclusion que nous n’avons pas besoin de continuer à l’augmenter et que les émissions vont continuer à diminuer à cause de toutes les autres choses que nous faisons, alors il n’y a aucune raison de continuer à l’augmenter», a-t-il déclaré.