Québec prêt à soutenir Lion Électrique si le secteur privé s’y joint

Le Québec reste ouvert à desserrer encore une fois les cordons de sa bourse pour soutenir Lion Électrique, qui connaît d’importantes difficultés financières, mais seulement si le secteur privé fait partie de l’équation. Christine Fréchette, …

Québec prêt à soutenir Lion Électrique si le secteur privé s'y joint

Le Québec reste ouvert à desserrer encore une fois les cordons de sa bourse pour soutenir Lion Électrique, qui connaît d’importantes difficultés financières, mais seulement si le secteur privé fait partie de l’équation.

Christine Fréchette, ministre déléguée à l’Économie et à l’Énergie, a indiqué lundi que le constructeur québécois d’autobus électriques était actuellement en discussion « avec des partenaires privés potentiels ».

«Je constate qu’il y a une volonté de la part d’autres acteurs privés d’investir dans l’entreprise. Est-ce que cela suffira à nous faire entrer ? Nous voulons voir autour de la table des acteurs autres que le public», a-t-elle déclaré lors d’une point de presse. en marge d’un événement organisé par la Chambre de commerce de l’Est de Montréal.

Fréchette a réitéré que le gouvernement du Québec «serait prêt à remettre de l’argent si le plan d’affaires est solide et s’il y a des acteurs autres que le secteur public».

Le Québec a notamment accordé 50 millions de dollars en prêts pour la construction d’une usine en 2021. La Caisse de dépôt et placement du Québec et Investissement Québec ont également soutenu l’entreprise par des prêts et des achats d’actions.

Le ministre caquiste a déploré les 400 mises à pied temporaires annoncées la veille par Lion Électrique, tant au Canada qu’aux États-Unis.

« Mes premières pensées vont aux travailleurs qui ont perdu leur emploi à quelques semaines seulement de Noël. C’est toujours triste d’entendre parler de mises à pied », a déclaré Fréchette.

L’entreprise ne compte plus que 300 salariés, après avoir procédé à trois autres vagues de licenciements en 2024, qui ont concerné près de 520 emplois. L’entreprise tente de renflouer ses caisses.

Dimanche, elle a réussi à obtenir un sursis de deux semaines de la part de ses prêteurs.

Début novembre, Lion Electric avait prévenu qu’elle craignait de manquer d’argent pour poursuivre ses activités si elle ne parvenait pas à trouver d’autres sources de financement. Il a suggéré de vendre des actifs en option, ainsi que d’ouvrir la porte à la vente de l’entreprise.

Le constructeur réfléchit également à la possibilité de se mettre à l’abri de ses créanciers.

Ottawa responsable?

La direction de Lion Electric a souvent imputé sa mauvaise performance financière aux retards dans le programme de subvention du gouvernement canadien pour les autobus scolaires zéro émission. Lorsqu’on lui a demandé si Ottawa était à blâmer, Fréchette a répondu que « l’ouverture du marché hors Québec a été très lente », ce qui « a freiné le développement de Lion ».

«Il y a aussi un certain nombre de facteurs qui ont eu un impact. Je pense notamment au ralentissement international du marché des véhicules électriques», a-t-elle ajouté.

Lorsqu’on lui a demandé si le constructeur avait trop compté sur les programmes gouvernementaux pour vendre ses véhicules, Fréchette a répondu que l’entreprise avait peut-être envisagé « des développements beaucoup plus rapides pour ouvrir les marchés qui relèvent du gouvernement fédéral ».

«Peut-être y a-t-il eu une erreur de calcul sur la rapidité avec laquelle cela allait se produire. Cela a créé un problème. Nous étions là pour ouvrir les marchés. Mais le gouvernement fédéral a dû faire de même, mais cela a pris un peu de temps.» dit-elle.

À la fin de son troisième trimestre, Lion Électrique avait vendu 89 véhicules, dont 71 autobus scolaires, au cours des mois de juillet, août et septembre, ce qui représente 156 unités de moins qu’au cours du même trimestre en 2023.