Un photojournaliste libanais, blessé par une frappe israélienne, porte la torche olympique en hommage aux journalistes

Un photojournaliste libanais, grièvement blessé lors d’une frappe israélienne au Sud-Liban, a porté dimanche la torche olympique à Paris pour rendre hommage aux journalistes blessés ou tués sur le terrain. Le relais de la flamme, …

Un photojournaliste libanais, blessé par une frappe israélienne, porte la torche olympique en hommage aux journalistes

Un photojournaliste libanais, grièvement blessé lors d’une frappe israélienne au Sud-Liban, a porté dimanche la torche olympique à Paris pour rendre hommage aux journalistes blessés ou tués sur le terrain.

Le relais de la flamme, qui a débuté en mai, fait partie des célébrations au cours desquelles environ 10 000 personnes de divers horizons ont été choisies pour porter la flamme à travers la France avant la cérémonie d’ouverture des Jeux le 26 juillet.

Christina Assi, de l’Agence France-Presse, faisait partie des six journalistes touchés par des bombardements israéliens le 13 octobre 2023 alors qu’ils couvraient un échange de tirs le long de la frontière entre les troupes israéliennes et des membres du groupe militant libanais Hezbollah. L’attaque a tué le vidéaste de Reuters Issam Abdallah. Assi a été grièvement blessée et a dû subir une amputation partielle de sa jambe droite.

Le vidéaste de l’AFP Dylan Collins, lui aussi blessé dans l’attaque israélienne, a poussé le fauteuil roulant d’Assi alors qu’elle portait la torche dimanche à Vincennes, en banlieue de la capitale. Leurs collègues de l’agence de presse et des centaines de spectateurs les ont acclamés.

« J’aurais aimé qu’Issam soit là pour voir ça. Et j’aurais aimé que ce qui s’est passé aujourd’hui ne soit pas dû au fait que nous avons été frappés par deux roquettes », a déclaré Assi à l’Associated Press, luttant pour retenir ses larmes. « J’aurais aimé pouvoir honorer les journalistes de cette façon, tout en marchant et en pleine santé. »

L’AFP, Reuters et Al-Jazeera ont accusé Israël d’avoir pris pour cible leurs journalistes qui affirmaient être positionnés loin du lieu des affrontements avec des véhicules clairement identifiés comme étant de la presse, tandis que les organisations internationales de défense des droits de l’homme, Amnesty International et Human Rights Watch, ont déclaré que l’attaque était une attaque délibérée contre des civils et devrait faire l’objet d’une enquête comme crime de guerre.

« C’est une occasion de continuer à parler de justice et de l’attaque ciblée du 13 octobre qui doit faire l’objet d’une enquête en tant que crime de guerre », a déclaré M. Collins.

L’armée israélienne avait alors déclaré que l’incident était en cours d’examen, affirmant qu’il ne visait pas les journalistes.

En tenant la torche, Assi a déclaré que participer au relais « c’est envoyer un message selon lequel les journalistes doivent être protégés et pouvoir travailler sans craindre de mourir à tout moment ».

Fin novembre 2023, Rabih al-Maamari et Farah Omar de la chaîne de télévision panarabe Al-Mayadeen ont également été tués dans une apparente frappe de drone israélien dans le sud du Liban alors qu’ils couvraient le conflit.

Assi ne croit pas qu’il y aura de représailles pour les événements de cette journée fatidique d’octobre, mais espère que sa participation au relais de la flamme olympique pourra attirer l’attention sur l’importance de protéger les journalistes. « Pour moi, la justice viendra le jour où je pourrai me lever à nouveau, tenir mon appareil photo et retourner au travail », a-t-elle déclaré.

Le Comité pour la protection des journalistes, une organisation de surveillance, a déclaré, dans un décompte préliminaire, qu’au moins 108 journalistes ont été tués depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, la majorité dans la bande de Gaza.

La guerre a été déclenchée par une attaque soudaine du groupe palestinien Hamas contre le sud d’Israël, qui a fait 1 200 morts et 250 enlèvements. Israël affirme que le Hamas détient toujours environ 120 otages, dont un tiers seraient morts. Israël a riposté par une offensive qui a fait plus de 38 000 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire, qui ne fait pas de distinction entre combattants et civils.

Les militants du Hezbollah ont échangé des frappes quasi quotidiennes avec l’armée israélienne le long de leur frontière au cours des neuf derniers mois.