Un projet de loi québécois obligerait les entreprises à calculer les pourboires en fonction du prix avant taxes

Le Québec veut limiter les pourboires excessifs dans le cadre d’une nouvelle loi qui, selon le gouvernement, aidera les gens à économiser de l’argent. Le ministre responsable de la Protection des consommateurs, Simon Jolin-Barrette, a …

Point de bascule : le projet de loi sur les droits des consommateurs du Québec réglemente la manière dont les commerçants peuvent demander des pourboires

Le Québec veut limiter les pourboires excessifs dans le cadre d’une nouvelle loi qui, selon le gouvernement, aidera les gens à économiser de l’argent.

Le ministre responsable de la Protection des consommateurs, Simon Jolin-Barrette, a déposé jeudi un projet de loi qui vise à réglementer la façon dont les commerçants calculent les pourboires suggérés et dont les épiceries affichent le prix des aliments.

« Plusieurs familles du Québec subissent des pressions en raison de l’inflation et nous savons que dans ce contexte, chaque dollar compte », a déclaré M. Jolin-Barrette aux journalistes lors d’une conférence de presse à Québec. « Avec les réformes que nous proposons aujourd’hui, nous voulons mieux protéger le portefeuille et le pouvoir d’achat des Québécois. »

Le projet de loi obligerait les entreprises à calculer les pourboires en fonction du prix avant taxes. Cela signifie que sur une facture de restaurant de 100 $, les pourboires suggérés seraient calculés en pourcentage de 100 $, et non en fonction du total après taxes de 114,98 $. Jolin-Barrette a déclaré qu’il y avait « une pression croissante autour des pourboires » et que les gens finissaient souvent par payer plus que prévu.

Interrogé sur les raisons pour lesquelles le gouvernement n’est pas allé plus loin, par exemple en interdisant les demandes de pourboire dans les endroits comme les boulangeries et les cafés où il n’y a pas de service à table, le ministre a répondu que le pourboire reste un choix discrétionnaire pour les consommateurs. « Le gouvernement n’est pas là pour dire que vous devez donner un pourboire à cet endroit et que vous ne devez pas le faire à cet autre endroit », a-t-il déclaré.

Le projet de loi mettrait également à jour le Code de l’exactitude des prix du Québec afin d’augmenter le rabais offert aux consommateurs lorsque le prix d’un article scanné à la caisse est supérieur au prix affiché sur les tablettes. Actuellement, les consommateurs ont droit à des articles valant moins de 10 $ gratuitement lorsque leur prix est incorrectement affiché, et à une réduction de 10 $ lorsqu’ils valent plus. Le nouveau projet de loi augmenterait ce rabais à 15 $.

Le projet de loi prévoit également plusieurs mesures visant à clarifier le prix des aliments dans les épiceries. En vertu du nouveau projet de loi, les magasins devront indiquer clairement si des taxes seront appliquées aux aliments. De plus, les prix réguliers devront être clairement indiqués à côté des prix soldés et des prix pour les membres des programmes de fidélité.

Les magasins qui proposent des prix réduits sur plusieurs articles devraient également indiquer clairement le prix unitaire. Et les produits similaires de marques différentes devraient utiliser la même unité de mesure pour faciliter la comparaison des prix.

Jolin-Barrette a déclaré que les familles québécoises dépensent en moyenne 330 $ par semaine en épicerie et que les nouvelles mesures aideraient à éliminer certains « irritants quotidiens » et à « simplifier la vie des familles ».

Le projet de loi prévoit également des mesures pour protéger les Québécois contre la fraude et les prêts abusifs, et interdirait la vente à domicile d’appareils de chauffage et de climatisation, ainsi que de services de décontamination et d’isolation. Le ministre a indiqué que des entreprises peu scrupuleuses font souvent du porte-à-porte pour proposer des inspections gratuites, puis prétendent trouver des problèmes graves, comme des moisissures, qui nécessitent une intervention urgente. Ces pratiques « déloyales et trompeuses » sont à l’origine de plus de 400 plaintes par année à l’Office de la protection du consommateur de la province, a-t-il précisé.

-Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 12 septembre 2024.