À Paris, la boxeuse canadienne Tammara Thibeault a un objectif : l’or

La boxeuse canadienne Tammara Thibeault ne s’en cache pas. Aux Jeux olympiques de Paris, elle n’a qu’un seul objectif : décrocher l’or dans la catégorie des 75 kilos. Ce n’est pas de l’arrogance ni même …

À Paris, la boxeuse canadienne Tammara Thibeault a un objectif : l'or

La boxeuse canadienne Tammara Thibeault ne s’en cache pas.

Aux Jeux olympiques de Paris, elle n’a qu’un seul objectif : décrocher l’or dans la catégorie des 75 kilos.

Ce n’est pas de l’arrogance ni même de l’excès de confiance.

Le pugiliste de 27 ans originaire de Shawinigan, au Québec, possède un CV étincelant qui lui permet de viser la plus haute marche du podium dans la capitale française.

Thibeault a commencé ce sport à l’âge de neuf ans, suivant son père, l’ancien receveur de la LCF Patrick Thibeault, et son frère aux cours de boxe.

Désormais champion du monde en titre — un titre remporté en 2022 avant que plusieurs nations boycottent les championnats du monde de 2023 pour protester contre l’Association internationale de boxe —, Thibeault est également double médaillé d’or panaméricain de boxe et a remporté les derniers Jeux panaméricains et du Commonwealth.

Elle n’a pas perdu un combat depuis sa défaite en quart de finale des Jeux olympiques de Tokyo, où elle a terminé cinquième, portant sa séquence à 25.

Dire qu’elle est la favorite à Paris est un euphémisme, mais Thibeault tente de mettre cela de côté.

«J’essaie de ne pas y penser. C’est normal, je suis championne du monde en titre», a-t-elle expliqué. «Mais c’est un nouveau tournoi. Tout le monde part sur les mêmes bases et, surtout, je ne sous-estime aucune de mes adversaires. Je ne compte pas non plus sur le fait d’être favorite».

La boxe se déroulera du 27 juillet au 10 août et Thibeault prendra la relève le deuxième jour.

Les combats préliminaires se dérouleront à la Paris Nord Arena, mais les finales se tiendront à Roland Garros, site du tournoi de tennis de Roland-Garros.

L’idée qu’un boxeur canadien puisse devenir un prétendant à une médaille olympique semblait peu probable après Tokyo.

Boxe Canada s’est retrouvée au cœur d’un scandale après que des dizaines de boxeurs ont signé une lettre ouverte à Sport Canada en mai 2022 au sujet de la « culture toxique de peur et de silence » de l’organisation, entraînant la démission du directeur de la haute performance Daniel Trépanier.

Vincent Auclair est désormais à la tête de l’équipe nationale, et le climat au sein de la boxe canadienne semble avoir pris un virage à 180 degrés.

Thibeault a déclaré que l’instabilité de l’organisme directeur n’a pas altéré son désir de poursuivre son rêve d’un podium olympique.

« J’ai toujours été une athlète centrée sur moi-même, a-t-elle déclaré. Je ne me souciais pas trop des personnes en charge de la fédération. J’ai toujours pris en charge mon développement et j’allais de toute façon faire un deuxième cycle olympique. »

Si Thibeault atteint son objectif, elle deviendrait la première boxeuse olympique canadienne à remporter l’or depuis le triomphe du poids lourd Lennox Lewis à Séoul en 1988.

Le Canada n’a pas remporté de médaille de boxe aux Jeux d’été depuis qu’un autre poids lourd, David Defiagbon, a remporté l’argent à Atlanta en 1996.

Une disette de 28 ans repose sur les épaules de Thibeault et Wyatt Sanford de Kennetcook, en Nouvelle-Écosse, le seul représentant masculin canadien dans la catégorie des 63 kilogrammes.

Sanford a également remporté l’or aux Jeux panaméricains de 2023 à Santiago, au Chili.

Thibeault n’est pas prête à dire que ce sera sa dernière chance de remporter un titre olympique.

Même si elle envisage de devenir professionnelle dès la fin des Jeux, elle n’exclut pas de concourir aux Jeux de Los Angeles en 2028.

«C’est sûr que je deviendrai professionnelle dès que les Jeux de Paris seront terminés, mais je ne dis pas que ce sera mon dernier cycle olympique car les professionnelles peuvent désormais participer aux JO en boxe», a-t-elle déclaré.

« Je ne fermerai donc pas la porte à Los Angeles 2028. Je ferai une chose à la fois. Je terminerai ce cycle avant de penser à un autre, mais je ne serais pas trop vieux pour un troisième cycle. »

— Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 18 juillet 2024.