Il reste encore 5704 postes d’enseignants vacants au Québec à moins de deux semaines de la rentrée scolaire, et le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a déclaré vendredi que cet écart était en partie dû à l’immigration.
Il a déclaré aux journalistes que le système scolaire était confronté à un sérieux défi pour trouver suffisamment d’enseignants, car il y a environ 20 000 élèves de plus inscrits que l’année dernière. Environ 80 pour cent d’entre eux sont des nouveaux arrivants dans la province, a-t-il ajouté.
Drainville a déclaré que l’immigration « a un impact important sur notre système scolaire ». Le premier ministre Justin Trudeau doit « nous aider un peu », a-t-il dit, et le gouvernement fédéral devrait « prendre le contrôle du processus d’immigration pour réduire l’immigration temporaire au Québec, en particulier celle des demandeurs d’asile ».
Selon les données de Statistique Canada publiées en juin, on comptait 597 000 résidents non permanents au Québec au deuxième trimestre de 2024, dont 190 000 demandeurs d’asile. C’est une augmentation par rapport aux 420 000 résidents temporaires un an plus tôt et aux 295 000 en 2022.
Même s’il affirme que ce n’est pas la faute des immigrants, « je sonne un peu l’alarme parce qu’on a atteint notre limite ». Il note un manque de ressources pour le programme de maternelle pour les enfants de quatre ans en raison du besoin de classes d’intégration française.
Bien que le nombre de postes d’enseignants vacants soit élevé, il s’agit de 2 800 de moins que l’an dernier à la même période, a déclaré M. Drainville aux journalistes. Dans l’ensemble, a-t-il déclaré, les nouvelles sont « positives ». Sur les 5 704 postes d’enseignants non pourvus, 1 406 sont des postes permanents à temps plein, et le reste sont des emplois contractuels.
Selon M. Drainville, le fait qu’il y ait moins de postes vacants par rapport à l’an dernier est en partie dû à une nouvelle convention collective qui oblige les enseignants à accepter leurs affectations en classe avant le 8 août. Les syndicats ont toutefois indiqué que malgré le changement de convention, le réseau de l’éducation fait toujours face à une grave pénurie de main-d’œuvre.
Mélanie Hubert, présidente du syndicat des enseignants de la FAE, estime que les chiffres du ministre sont incomplets, car ils ne donnent pas un portrait complet du nombre de postes de personnel de soutien qui sont vacants.