Le gouvernement du Québec exige la démission de la représentante spéciale du Canada pour la lutte contre l’islamophobie, après qu’elle ait envoyé une lettre aux directeurs d’établissements d’enseignement supérieur recommandant l’embauche de plus de professeurs musulmans, arabes et palestiniens.
L’existence de la lettre, datée du 30 août, a d’abord été rapportée par Le Journal de Québec, et un porte-parole de Patrimoine canadien affirme qu’elle a été envoyée à des institutions partout au pays.
Dans sa lettre, Amira Elghawaby affirme que depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas en octobre 2023, un climat dangereux s’est installé sur les campus.
Elle estime que pour apaiser les tensions, les établissements d’enseignement devraient être informés des libertés civiles et de l’islamophobie, et qu’ils devraient embaucher davantage de professeurs d’origine musulmane, arabe et palestinienne.
C’est cette référence à l’embauche qui a immédiatement suscité l’indignation du ministre de l’Enseignement supérieur du Québec, qui a appelé Mme Elghawaby à démissionner, lui disant qu’elle devrait « s’occuper de ses affaires ».
La ministre Pascale Déry estime que l’embauche de professeurs en fonction de la religion va à l’encontre des principes de laïcité auxquels adhère la province.
S’adressant aux journalistes dans la région de Montréal, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que même si chaque université procédera à ses propres embauches, le rôle d’Elghawaby sera de faire des recommandations et d’encourager le dialogue entre les différents groupes.
Plus tard à Repentigny, au Québec, le premier ministre François Legault a critiqué Trudeau pour avoir défendu Elghawaby « au nom de la diversité » et pour avoir refusé de demander sa démission.
-Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 13 septembre 2024.