L’Ontario a besoin d’un plan « agressif » pour ramener la prospérité dans l’industrie, disent les experts
Au cours des sept derniers mois, il y a eu d’importantes fermetures d’usines de pâte à papier en Ontario, à Espanola et Terrace Bay, ainsi que dans l’usine de carton ondulé de Trenton. De plus, Témiscaming, Qué. La fermeture de l’usine de cellulose a reçu une quantité importante de bois de l’Ontario.
Bien que ces fermetures semblent sortir de nulle part, le processus de fermeture d’une usine commence des années auparavant, lorsque les entreprises prennent la décision consciente de ne pas réinvestir.
Lorsque les prix de la pâte à papier chutent, la décision de mettre une usine à l’arrêt devient beaucoup plus facile. Redémarrer une usine inutilisée, en particulier une usine négligée, nécessite des sommes considérables pour la ramener à un niveau de fonctionnement acceptable, sans parler d’un état moderne.
Pourquoi les usines de pâte à papier de Terrace Bay et d’Espanola ont-elles fermé leurs portes et celles de Dryden et de Thunder Bay ont-elles continué à fonctionner ? L’usine de Dryden, ouverte en 1983, et celle de Thunder Bay, ouverte en 1976, ne sont pas nouvelles, mais elles ont été entretenues et modernisées.
Ces deux usines de pâte à papier soutiennent les scieries situées à Ear Falls, Atikokan, Ignace et Thunder Bay en achetant leurs copeaux et résidus.
Puisqu’il n’y a plus de production significative de pâte à papier à l’est du lac Nipigon, quel est l’avenir des grandes scieries de l’est de l’Ontario ?
Ces scieries dépendaient des usines de pâte à papier pour acheter leurs copeaux et résidus. La scierie de White River dispose de 1 600 camions de copeaux et la scierie de Hornepayne en compte 1 200 sur le terrain et n’ont nulle part où les amener. Cela équivaut à environ 18 000 tonnes de pâte.
Les scieries seront obligées de réduire leur production si elles ne parviennent pas à trouver un endroit pour stocker leurs résidus.
Cette « catastrophe » pour l’industrie forestière nécessite un plan d’action agressif pour ramener la prospérité dans le secteur des pâtes et papiers en Ontario, en particulier dans le Nord-Est.
La forêt boréale de l’Ontario contient des fibres de bois de haute qualité qui produisent la meilleure pâte kraft de résineux blanchie du Nord au monde.
Le Nord de l’Ontario dispose d’une infrastructure d’entrepreneurs solides, bien formés et compétents, capables de récolter, de livrer et de replanter de grandes quantités de fibre.
La croissance impressionnante de l’engagement des Autochtones dans les entreprises forestières du Nord de l’Ontario a créé une opportunité potentielle ESG (environnementale, sociale et de gouvernance). Tout ce qui manque, c’est une entreprise leader disposée à investir en Ontario.
Nous avions déjà recommandé que le gouvernement de l’Ontario fasse un réinitialiser sur l’industrie forestière en recherchant des conseils internationaux et en supprimant les engagements restrictifs sur le bois. Nous allons plus loin et proposons le plan d’action suivant en cinq points :
1. Élaborer une stratégie pour moderniser et diversifier le secteur forestier, en l’intégrant à la bioéconomie.
2. Développer des programmes spécifiques qui soutiendront la modernisation du secteur et encourageront l’investissement, notamment des incitations fiscales, des subventions et des prêts à faible taux d’intérêt, l’amélioration des infrastructures, un bureau pour aider les investisseurs potentiels à se conformer aux exigences réglementaires, la formation de la main-d’œuvre et les partenariats de recherche et développement.
3. Nommer une équipe pour défendre l’Ontario et travailler avec des investisseurs internationaux potentiels. Cette équipe mettrait en valeur les forces de l’Ontario et comprendrait une expertise en marketing et communications mondiales, en développement des affaires internationales, en chaîne d’approvisionnement et en logistique, ainsi qu’en coordination des relations avec les Autochtones et les communautés.
4. Évaluer l’état actuel des usines de pâte de Terrace Bay et d’Espanola afin de déterminer le niveau d’investissement requis pour les amener à un niveau d’exploitation acceptable.
5. Tendre la main aux Premières Nations, aux Métis et aux communautés régionales pour solidifier leur soutien et leur participation. Coordonner avec les programmes d’aide fédéraux.
Il y a de l’espoir pour l’industrie forestière de l’Ontario, mais seulement si tous les ordres de gouvernement agissent rapidement et de manière décisive.
Jeremy Williams, Arborvitae Environmental Services Ltd.
Bud Knauff, RJ Knauff & Associés
Tom Clark, CMC Conseil
Don Huff, stratégie écologique