Des optométristes du Québec prévoient une action en justice contre l’ordre de demeurer dans le système public

L’Association des optométristes du Québec (AOQ) entend contester l’ordonnance québécoise, obligeant les médecins à participer au système public. L’AOQ a indiqué mercredi dans un communiqué qu’elle entamerait des démarches juridiques pour contester l’ordonnance du ministère …

Des optométristes du Québec prévoient une action en justice contre l'ordre de demeurer dans le système public

L’Association des optométristes du Québec (AOQ) entend contester l’ordonnance québécoise, obligeant les médecins à participer au système public.

L’AOQ a indiqué mercredi dans un communiqué qu’elle entamerait des démarches juridiques pour contester l’ordonnance du ministère de la Santé interdisant aux optométristes de se retirer du régime public.

« La Loi (sur la santé) reconnaît le droit de tout professionnel de ne pas participer au régime public et nous déplorons profondément l’attitude du gouvernement », a déclaré le président de l’AOQ, le Dr Guillaume Fortin. « Les négociations traînent depuis près de cinq ans. Cette approche autoritaire nous dérange, même si nous attendons depuis des années une offre raisonnable. Nous prendrons immédiatement les mesures juridiques appropriées pour contester le bien-fondé de l’arrêté ministériel.

Le ministre de la Santé Christian Dubé a déclaré dans un communiqué que «les enfants et les personnes âgées ne doivent pas supporter le poids des négociations».

«L’arrêté ministériel protégera les clients vulnérables des pressions syndicales : des services doivent être offerts aux patients vulnérables pendant les négociations», a-t-il déclaré. «Les négociations doivent maintenant se dérouler à la table. La priorité est d’offrir des services de qualité à la population.»

L’AOQ a affirmé en octobre que la majorité de la profession se retirerait du régime public d’assurance maladie (RAMQ) en raison de l’impasse dans les négociations sur l’indemnisation du Québec.

Les négociations portent sur le renouvellement de l’entente quinquennale sur les tarifs, expirée en 2020, entre l’AOQ et le ministère de la Santé. L’accord couvre les moins de 18 ans et les plus de 65 ans, ainsi que ceux appartenant aux tranches de revenus les plus faibles.

Le retrait a été fixé à jeudi.

« Nos coûts de fonctionnement ont augmenté trois fois plus vite que les tarifs de rémunération à l’acte du gouvernement, de sorte que notre rémunération par visite d’un patient de la RAMQ est maintenant de seulement 3,50 $ », a déclaré Fortin. « Les clientèles concernées représentent 55 pour cent des patients des optométristes, et cette proportion est en croissance.

Faire en sorte que les médecins fassent de même

L’ordre imposant aux optométristes de travailler dans le secteur public a incité le syndicat CSN à demander au ministre de la Santé, Christian Dubé, d’obliger les médecins du système privé à travailler au sein du système public.

« L’heure n’est pas aux petites mesures ; il nous faut une solution structurelle pour endiguer l’exode des médecins vers le privé», a déclaré la présidente de la CSN (Confédération des syndicats nationaux), Caroline Senneville. « Comme le gouvernement l’a démontré ce matin, tout ce dont nous avons besoin c’est d’une volonté politique et d’une action soutenue. »

La CSN demande au Québec de freiner l’exode des médecins vers le système privé.

«Quand un médecin part dans le privé, il ne part pas seul: il emmène avec lui toute une équipe de travailleurs», a expliqué Senneville. «Cette désertion fragilise notre réseau, amplifie le cercle vicieux du manque de moyens et allonge les listes d’attente.»

Samedi, la CSN organisera un rassemblement de protestation contre les soins de santé privés à Trois-Rivières, auquel participeront, selon le syndicat, le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, et le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon.