Flair Airlines a été condamnée à indemniser deux passagers après qu’un tribunal de la Colombie-Britannique a conclu qu’il n’y avait aucune preuve qu’une collision avec un oiseau ait réellement causé l’annulation d’un vol.
En août de l’année dernière, Olivia Donner et James Broadhurst ont été informés par la compagnie aérienne que leur vol de Calgary à Vancouver était annulé, selon une décision du Tribunal de résolution civile publiée en ligne mercredi.
En vertu du Règlement sur la protection des passagers aériens du Canada, les voyageurs peuvent être indemnisés en cas de retard ou d’annulation de vol, à condition que la perturbation soit causée par un événement sur lequel la compagnie aérienne a un contrôle. Dans ce cas, le règlement autorisait chaque demandeur à réclamer 500 $.
Mais la compagnie aérienne a fait valoir qu’elle ne devrait pas avoir à payer.
« Flair affirme avoir annulé le vol parce que l’avion qui effectuait le vol a subi des impacts d’oiseaux lors de l’atterrissage à Vancouver », a déclaré le membre du tribunal Jeffrey Drozdiak dans sa décision.
« Flair affirme que son équipage a pris les mesures nécessaires pour informer la tour qu’une collision avait pu se produire. Flair affirme qu’un expert en maintenance d’aéronefs a identifié que plusieurs impacts d’oiseaux avaient causé des dommages et les a documentés via un système SMS interne. Flair soutient donc que l’annulation était indépendante de sa volonté. »
Mais Donner et Broadhurst ont fait leurs propres recherches, en consultant le Civil Aviation Daily Occurrence Reporting System – une base de données fédérale qui suit les incidents, notamment les urgences médicales, les erreurs de navigation et les déroutements de vol.
Il suit également les impacts d’oiseaux.
Les requérants ont fourni au tribunal les résultats d’une recherche de grèves effectuée à Vancouver au cours des trois jours précédant le départ de leur vol.
« Les résultats montrent que Flair n’a signalé aucun impact d’oiseau pendant cette période. Dans sa réponse au litige, Flair indique que la tour envoie tout incident à Transports Canada pour qu’il soit saisi dans CADORS », a écrit Drozdiak.
« Flair affirme qu’elle ne sait pas pourquoi l’impact avec l’oiseau n’a pas été signalé. »
La compagnie aérienne n’a pas soumis ses propres dossiers internes ni aucun document pour étayer son affirmation selon laquelle une collision avec un oiseau s’est produite.
« Il n’y a aucune preuve devant moi, autre que la simple affirmation de Flair, montrant qu’une collision avec un oiseau a annulé le vol », indique la décision.
Ce manque de preuve a permis, selon le tribunal, de tirer une « conclusion défavorable » à l’encontre de la compagnie aérienne.
« Une conclusion défavorable se produit lorsque la CRT suppose que la partie n’a pas fourni les preuves pertinentes parce que cela aurait porté préjudice à sa cause », explique la décision.
Compte tenu de cette conclusion ainsi que des preuves présentées, le tribunal a décidé que l’annulation était du ressort de la compagnie aérienne et lui a ordonné de payer chaque passager.