La commission du travail ordonne aux cheminots de reprendre le travail alors que les Teamsters s’engagent à faire appel

Les trains de marchandises doivent recommencer à circuler dès lundi matin, a décidé samedi la Commission fédérale du travail, qui a ordonné à des milliers d’employés des chemins de fer de retourner au travail pour …

La commission du travail ordonne aux cheminots de reprendre le travail alors que les Teamsters s'engagent à faire appel

Les trains de marchandises doivent recommencer à circuler dès lundi matin, a décidé samedi la Commission fédérale du travail, qui a ordonné à des milliers d’employés des chemins de fer de retourner au travail pour mettre fin à un conflit contractuel acharné qui a entraîné la fermeture des deux principaux chemins de fer du pays.

La décision du Conseil canadien des relations industrielles impose un arbitrage exécutoire à toutes les parties concernées à la suite d’un double arrêt de travail sans précédent au Canadien National et au Canadien Pacifique à Kansas City, qui a interrompu les expéditions de marchandises et paralysé les déplacements à travers le pays.

Mais l’affaire pourrait ne pas être réglée définitivement, puisque le syndicat des Teamsters, qui représente les travailleurs des deux entreprises, s’est engagé à faire appel de la décision devant les tribunaux.

La décision du conseil a été rendue deux jours après que le ministre du Travail, Steven MacKinnon, a ordonné au tribunal indépendant de commencer le processus d’arbitrage, affirmant que les parties étaient dans une impasse et que les entreprises canadiennes et les relations commerciales étaient en jeu.

Le syndicat représentant les 9 300 travailleurs concernés a contesté la décision du gouvernement devant le tribunal, mais celui-ci a déclaré qu’il n’avait pas le pouvoir de décider si la directive du ministre était valide.

« Le conseil a conclu que, dans ce cas, il n’a pas le pouvoir discrétionnaire ou la capacité de refuser de mettre en œuvre, en tout ou en partie, les directives du ministre ou d’en modifier les modalités », a écrit la présidente Ginette Brazeau dans deux décisions.

Brazeau a ordonné aux deux entreprises ainsi qu’aux ingénieurs, conducteurs, répartiteurs et ouvriers de triage concernés de reprendre leurs opérations à compter de 00h01 lundi.

En plus de mettre fin au lock-out et à la grève simultanée au CPKC, la décision annule effectivement le préavis de grève de 72 heures adressé au CN par le syndicat vendredi matin.

Les Teamsters ont déclaré qu’ils se conformeraient à la décision du tribunal, mais qu’ils envisageaient de faire appel devant le tribunal, arguant que cela « crée un précédent dangereux ».

« Cela signale aux entreprises canadiennes que les grandes entreprises n’ont qu’à cesser leurs activités pendant quelques heures, à infliger des souffrances économiques à court terme et que le gouvernement fédéral interviendra pour briser un syndicat », a déclaré Paul Boucher, président de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada.

« Les droits des travailleurs canadiens ont été considérablement diminués aujourd’hui », a-t-il déclaré dans un communiqué.

La plus grande compagnie ferroviaire du Canada a annoncé son intention d’augmenter ses expéditions le plus rapidement possible.

« Bien que le CN soit déçu qu’une entente n’ait pu être conclue à la table de négociation, l’entreprise est satisfaite que cette ordonnance mette fin à l’imprévisibilité qui a un impact négatif sur les chaînes d’approvisionnement depuis des mois. »

Le Canadien Pacifique a annoncé avoir mis fin au lock-out imposé à ses employés jeudi matin et leur a demandé de retourner au travail dimanche pour « éviter de nouvelles perturbations des chaînes d’approvisionnement ».

Un porte-parole du syndicat a déclaré que le syndicat avait refusé la demande de l’entreprise de reprendre ses activités avant lundi, malgré la déclaration du ministre du Travail samedi selon laquelle il s’attendait à ce que « les compagnies ferroviaires et les employés reprennent leurs activités dès que possible ».

« L’ordonnance du CCRI met fin à des mois d’incertitude et de perturbations inutiles pour l’économie canadienne », a déclaré le CPKC dans un communiqué.

La compagnie a déclaré qu’elle s’attendait à ce que la reprise complète prenne plusieurs semaines, notant qu’une fermeture progressive des deux voies ferrées avait débuté il y a environ deux semaines. Alors que le temps des négociations s’écoulait, les transporteurs sont devenus prudents à l’idée de laisser des marchandises – de la viande aux médicaments, en passant par le chlore et d’autres marchandises dangereuses – bloquées sur les voies en cas d’arrêt de travail.

La commission du travail a décidé que l’arbitrage exécutoire débutera le 29 août.

Le trafic de marchandises et certaines lignes de transport de banlieue à travers le Canada ont été interrompus jeudi lorsque le CN et la CPKC ont mis en lock-out des travailleurs après des mois de négociations contractuelles de plus en plus acrimonieuses qui n’ont pas abouti à une entente.

C’était la première fois que des arrêts de travail simultanés frappaient les chemins de fer.

Les travailleurs de la CPKC se sont mis en grève au moment même où un lock-out est entré en vigueur tôt jeudi matin, et ses gares étaient toujours fermées samedi. Le CN a levé son lock-out jeudi et le service de fret a commencé à reprendre vendredi matin.

Les Teamsters ont déclaré que les deux entreprises tentaient d’affaiblir les protections concernant les périodes de repos, la durée des quarts de travail et l’horaire, mettant ainsi en péril la sécurité des travailleurs. Le CN a également prévu de déplacer certains employés vers des endroits éloignés pendant plusieurs mois à la fois pour combler les pénuries de main-d’œuvre, a déclaré le syndicat.