La politique a probablement poussé Air Canada à conclure un accord avec des gains « inédits » pour les pilotes

La politique, l’opinion publique et les augmentations de salaire au sud de la frontière ont contribué à pousser Air Canada vers un accord qui garantit des gains salariaux importants pour les pilotes, affirment les experts. …

La politique a probablement poussé Air Canada à conclure un accord avec des gains « inédits » pour les pilotes

La politique, l’opinion publique et les augmentations de salaire au sud de la frontière ont contribué à pousser Air Canada vers un accord qui garantit des gains salariaux importants pour les pilotes, affirment les experts.

L’accord de principe comprend une augmentation salariale de 42 pour cent sur quatre ans, selon une source qui n’était pas autorisée à s’exprimer publiquement sur le sujet.

Dimanche, la plus grande compagnie aérienne du pays et le syndicat représentant ses plus de 5 200 pilotes ont annoncé avoir conclu un accord potentiel, évitant une grève qui aurait cloué les vols au sol et affecté quelque 110 000 passagers par jour.

Peu de temps auparavant, le premier ministre Justin Trudeau avait clairement indiqué que les deux parties devraient parvenir elles-mêmes à un accord.

Vendredi, il a déclaré que le gouvernement n’interviendrait pas pour résoudre l’impasse, contrairement à ce qui s’est passé lors de l’arrêt de travail massif des cheminots le mois dernier et de la grève des mécaniciens de WestJet pendant le long week-end de la fête du Canada. Trudeau a déclaré que le gouvernement respecte le droit de grève et qu’il n’interviendrait que s’il devenait évident qu’aucun accord négocié n’était possible.

Il est peu probable que le gouvernement Trudeau envisage une loi de retour au travail après que le NPD a rompu son accord pour soutenir la minorité libérale au Parlement, a déclaré John Gradek, qui enseigne la gestion de l’aviation à l’Université McGill. Le chef conservateur Pierre Poilievre, dont le parti a traditionnellement adopté une ligne plus favorable aux entreprises, a également déclaré la semaine dernière qu’il n’allait pas « appuyer l’idée d’anticiper ces négociations ».

« Nous soutenons les pilotes et leur droit de se battre pour un accord équitable et de bons salaires. »

Soutenu par les chefs d’entreprise, le PDG d’Air Canada, Michael Rousseau, a demandé jeudi à Ottawa d’intervenir de manière préventive en recourant à un arbitrage exécutoire « pour intervenir si les négociations échouent avant le début des perturbations des voyages ».

Les membres de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada manifestent devant le siège social de la CPKC à Calgary, en Alberta, le vendredi 23 août 2024. LA PRESSE CANADIENNE/Jeff McIntosh

La demande n’a peut-être pas été entendue. Selon M. Gradek, la frustration du public face aux milliers de vols annulés aurait été dirigée vers Air Canada plutôt que vers Ottawa, ce qui aurait incité le transporteur à accepter une entente qui aurait permis des gains « inédits » pour les employés.

« C’était vraiment un effondrement total de la position de négociation d’Air Canada », a-t-il déclaré.

« À mon avis, l’opinion publique a fait pression sur le cabinet fédéral, y compris sur le Premier ministre, pour qu’ils restent à l’écart des négociations et qu’ils n’essaient pas d’imposer un règlement », a poursuivi Gradek.

« Air Canada a manqué de soutien au fil de la semaine et, le vendredi soir et le samedi matin, il ne leur restait plus qu’à essayer de conclure un accord et de le faire accepter par (l’Air Line Pilots Association). »

Les pilotes devraient voter dans les semaines à venir sur le contrat de quatre ans.

L’année dernière, les pilotes de Delta Air Lines, United Airlines et American Airlines ont conclu des accords prévoyant des augmentations de salaire sur quatre ans allant de 34 à 40 %, augmentant ainsi la pression sur les autres transporteurs pour qu’ils augmentent les salaires.

Après plus d’un an de négociations, Air Canada a présenté le mois dernier une offre axée sur une augmentation salariale de 30 % sur quatre ans.

Mais l’accord final, s’il est approuvé par les membres du syndicat, prévoit une augmentation de 26 % dès la première année seulement, rétroactive à septembre 2023, selon la source. Trois augmentations de salaire de 4 % suivront de 2024 à 2026.

Air Canada a déclaré dimanche que le contrat provisoire « reconnaît les contributions et le professionnalisme du groupe de pilotes d’Air Canada, tout en fournissant un cadre pour la croissance future de la compagnie aérienne ».

Le syndicat a publié une déclaration indiquant que, s’il est ratifié, l’accord générera environ 1,9 milliard de dollars de valeur supplémentaire pour les pilotes d’Air Canada au cours de la période de négociation.