Paul St-Pierre Plamondon demande à François Legault de créer une « Équipe Québec » regroupant les partis d’opposition, des universitaires et des organismes pour faire face aux menaces tarifaires proférées par le président élu américain Donald Trump.
Le chef du Parti québécois (PQ) soutient que ces acteurs n’ont pas « d’intérêts politiques contradictoires » sur des questions qui touchent directement le Québec.
« Nous avons tous intérêt à défendre du mieux que nous pouvons l’économie québécoise dans ce contexte houleux. Ce comité de travail pourrait commencer ses travaux lundi et soumettre ses recommandations immédiatement», a-t-il écrit dans un long message sur sa page Facebook.
Face à ce qu’il a décrit comme « une désorganisation complète de la position canadienne face à l’intention de Donald Trump de nous imposer des tarifs douaniers », le chef péquiste a estimé qu’il était « vital d’avoir en main les revendications du Québec et une stratégie québécoise très claire ». , qui doit être mis en œuvre maintenant » en prévision du voyage annoncé de plusieurs premiers ministres provinciaux — dont François Legault — à Washington le 12 février.
La position québécoise est d’autant plus essentielle, dit-il, que les homologues provinciaux de Legault n’ont pas les mêmes intérêts que le Québec.
« Le risque évident pour le Québec est que toute l’attention dans ces négociations soit portée sur l’automobile et le pétrole, deux secteurs qui nous concernent très peu, et que des dossiers vitaux pour le Québec soient traités comme secondaires ou pas du tout, ce qui amènerait aux droits de douane dans ces secteurs », a-t-il déclaré. «L’aluminium, le bois et le sort des PME qui font des affaires avec la Nouvelle-Angleterre dans divers secteurs sont donc menacés.»
Il a également souligné que la première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, prévoit assister à la cérémonie d’investiture du nouveau président, tandis que l’Ontarien Doug Ford parle de projets bilatéraux : « Chaque province a déjà commencé à positionner ses pions en fonction de ses propres intérêts.
Selon St-Pierre Plamondon, les menaces de Trump doivent être prises au sérieux. Quant à ses envolées visant à faire du Canada le 51e État américain, une idée qu’il qualifie de « lunaire », il va sans dire, dit-il, que le PQ voudra « s’opposer à ce projet avec toute son énergie ».
Sur la question plus précise des tarifs douaniers de 25 pour cent que le prochain président dit vouloir imposer sur tous les produits canadiens entrant aux États-Unis, « j’ai la même position que François Legault : nous n’avons pas intérêt à nous énerver dans toutes les directions, car cela nous affaiblit dans les négociations.»
Il a souligné qu’historiquement, « le Canada a plus ou moins tenté de prendre en compte les intérêts de chaque province afin de se coordonner vers une position de négociation unique avec les Américains. Cette préparation n’a cependant pas permis d’éviter plusieurs situations où les intérêts du Québec ont été sacrifiés dans ces négociations en raison du caractère contradictoire et incompatible des intérêts de chaque province.
« Alors que des provinces comme l’Ontario et l’Alberta sont là pour défendre respectivement les secteurs de l’automobile et du pétrole et du gaz, le Québec doit concentrer davantage ses efforts sur les secteurs les plus importants de son économie, notamment l’agroalimentaire, l’aluminium, le bois et les PME québécoises qui font affaire dans ce secteur. Nouvelle-Angleterre », a-t-il déclaré.