Le chef du Parti québécois demeure convaincu qu’il peut remporter un référendum sur la souveraineté

Paul St-Pierre Plamondon refuse d’envisager la possibilité d’un troisième référendum perdant s’il prend le pouvoir. Le dernier sondage Léger publié plus tôt cette semaine place le Parti québécois (PQ) confortablement en tête des intentions de …

Le chef du Parti québécois demeure convaincu qu'il peut remporter un référendum sur la souveraineté

Paul St-Pierre Plamondon refuse d’envisager la possibilité d’un troisième référendum perdant s’il prend le pouvoir.

Le dernier sondage Léger publié plus tôt cette semaine place le Parti québécois (PQ) confortablement en tête des intentions de vote et même en position de remporter une majorité de sièges à l’Assemblée nationale. Cependant, dans la même enquête, le soutien à la souveraineté n’était que de 37 pour cent, dont 8 pour cent d’indécis.

Le sondage démontre même que le quart des répondants qui appuient le PQ voteraient « non » à un référendum sur la souveraineté.

Lors d’une visite dans la ville jeudi, où il était l’invité de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le chef péquiste a déclaré en point de presse que « ce sont des chiffres somme toute encourageants. Il y a beaucoup d’électeurs indécis. Nous demandons aux gens de nous écouter. Nous disons aux gens : si vous nous trouvez pertinents et intelligents sur la plupart des sujets, il y a de fortes chances que nous le soyons également sur celui-ci (la souveraineté).»

St-Pierre Plamondon n’en doute pas : « Nous sommes prêts à tenir un référendum gagnant et nous allons le faire, c’est notre programme. Et c’est le même message que nous continuons de recevoir.

Un soutien minoritaire persistant

Lorsqu’on lui fait remarquer que le soutien à la souveraineté est minoritaire depuis plusieurs années (en fait, selon l’agrégateur de sondages Qc125, tous les sondages depuis 2016 placent le soutien au « Oui » dans la fourchette minoritaire de 25 à 41 pour cent), St-Pierre Plamondon rétorque que « la séquence référendaire du référendum de 1995, de mémoire, était dans ces eaux-là avant l’arrivée au pouvoir de Jacques Parizeau ».

Même après l’élection de Parizeau en septembre 1994, un sondage CROP Environics réalisé en février 1995, huit mois avant le référendum d’octobre, montrait seulement 40 pour cent de soutien à la souveraineté. Le jour du vote, le 30 octobre 1995, le camp du « Oui » avait finalement obtenu 49,42 pour cent des suffrages.

Selon lui, les sondages ne sont pas une raison pour agir, du moins pas pour lui.

« Si j’avais fonctionné uniquement sur la base des sondages, je n’aurais jamais assumé le rôle de chef du Parti québécois… On ne peut pas faire de politique basée sur le sondage du jour. Si le diagnostic est correct, les réponses suivront », a-t-il déclaré.

Prêt à gouverner

St-Pierre Plamondon se dit prêt à prendre le pouvoir, peu importe l’appui à la souveraineté lors des prochaines élections.

«Je gouvernerai de toute façon, mais personne n’ignorera que je suis un parti indépendantiste et que je souhaite que le Québec devienne un pays», a-t-il déclaré.

Il a expliqué qu’un futur gouvernement péquiste aura la tâche de convaincre une majorité d’électeurs avec les arguments qu’il avance.

« Nous ne voyons pas d’avenir pour le français au Canada, nous ne voyons pas d’avenir pour nos intérêts économiques », a-t-il déclaré. « Nous ne voyons pas d’avenir pour nos intérêts économiques. Les questions migratoires sont complètement hors de notre contrôle et l’indépendance du Québec nous entraînera donc dans un chapitre où nous ne serons pas pris au piège comme l’a été François Legault.»

Selon lui, « l’échec de Philippe Couillard et de François Legault est criant. Ils prétendaient s’occuper des vraies affaires. Ensuite, ces vrais problèmes se détériorent, souvent à cause de politiques fédérales élaborées sans notre consentement.

La mêlée de presse a suivi un discours du chef péquiste devant 310 invités invités par la Chambre de commerce et un échange avec son président, Michel Leblanc.

Immigration et pénurie de main-d’œuvre

Sans surprise, cet échange a mis en lumière une divergence majeure entre le milieu des affaires et St-Pierre Plamondon, qui a promis de réduire le nombre d’immigrants permanents et temporaires.

Leblanc a reproché au chef péquiste d’avoir fait écho aux propos du premier ministre François Legault, qui disait que le monde des affaires « voulait une main-d’œuvre bon marché ».

St-Pierre Plamondon répond que les entreprises québécoises accusent un sérieux retard par rapport aux autres pays du G7 en termes de productivité et qu’elles doivent investir rapidement dans la robotisation et les technologies de l’information pour leurs opérations. Il s’est également voulu rassurant en parlant d’une réduction progressive du nombre d’immigrés.

Plusieurs partisans du PQ étaient présents au dîner, dont l’ancienne première ministre Pauline Marois et l’ancien chef péquiste Pierre Karl Péladeau.

St-Pierre Plamondon a été chaleureusement applaudi par cette partie du public qui avait déjà conquis ses partisans.