Ville de Québec –
Le commissaire à l’éthique de l’Assemblée nationale a blanchi le député de la Coalition Avenir Québec (CAQ) Louis-Charles Thouin d’avoir envoyé des messages de sollicitation à des élus municipaux de sa circonscription.
L’enquête d’Ariane Mignolet a conclu que le député de Rousseau n’avait pas violé le code d’éthique des élus.
Elle a toutefois également suggéré que d’ici 2025, elle mettrait en avant « certaines considérations et questions éthiques et déontologiques liées au financement politique » et « des lignes directrices ».
En janvier dernier, La Presse Canadienne révélait que Thouin envoyait des invitations à des cocktails-bénéfice de la CAQ aux conseillers municipaux afin qu’ils puissent discuter de leurs enjeux avec une invitée spéciale, la ministre des Transports Geneviève Guilbault.
L’opposition avait accusé la CAQ de remplir ses caisses en payant pour avoir accès à ses ministres.
Le Code d’éthique stipule qu’un député « ne peut se placer dans une situation où son intérêt personnel peut influencer son indépendance de jugement dans l’exercice de ses fonctions » ou « ne peut agir, tenter d’agir ou omettre d’agir de manière à favoriser ses intérêts personnels ».
«Les éléments de preuve recueillis démontrent que la volonté du député de recueillir des contributions financières pour la prochaine campagne électorale ne constitue pas un intérêt personnel», écrit le commissaire.
Elle a également souligné que le député n’exerçait pas ses fonctions lorsqu’il a envoyé l’invitation.
Mme Mignolet a noté « une certaine mixité de rôles » entre les fonctions exercées par le député et les activités partisanes auxquelles il peut être appelé à participer, mais elle a estimé qu’il « n’a pas franchi la ligne entre les activités partisanes et les activités liées à l’exercice de ses fonctions ».
Plus tôt cette année, la CAQ a été secouée par une controverse sur ses méthodes de financement, à tel point que le chef François Legault a finalement annoncé que son parti abandonnait le financement participatif.
Des messages obtenus par La Presse Canadienne révèlent que des députés de la CAQ invitaient des conseillers municipaux à des cocktails de financement, laissant entendre qu’il s’agirait d’une occasion de faire avancer les dossiers.
En vertu de la Loi électorale, tout citoyen peut contribuer jusqu’à 100 $ par an à un parti politique, mais il n’y a pas de contrepartie.
La Presse Canadienne a également appris que près de la moitié des maires, soit 503 sur 1138, ont contribué au financement de la CAQ depuis les élections municipales de 2021, pour un total de près de 100 000 $.
Le Soleil révèle que Mme Guilbault et son collègue en charge de l’économie, Pierre Fitzgibbon, ont été de loin les ministres les plus populaires invités aux cocktails de financement de la CAQ.
Le Parti québécois (PQ) avait d’ailleurs souligné à l’époque qu’il s’agissait de deux ministères qui allouaient beaucoup de subventions. Québec solidaire (QS) avait accusé la CAQ d’avoir mis en place un «régime» de financement, tandis que le PQ évoquait un mode de financement «systémique».