OTTAWA –
La Chambre des communes revient aujourd’hui après une pause d’une semaine, mais il est peu probable que les choses se poursuivent comme d’habitude.
Les députés ont repris une 11e journée de débat sur une demande des conservateurs de documents sur les dépenses fédérales consacrées à des projets de technologies vertes.
La question de privilège a pratiquement paralysé les travaux de la Chambre alors que les libéraux tentent de maintenir leur emprise sur un Parlement minoritaire de plus en plus conflictuel.
Le chef du NPD, Jagmeet Singh, a également écrit une lettre au président de la Chambre, Greg Fergus, demandant un débat d’urgence sur les allégations de la GRC selon lesquelles des agents du gouvernement indien étaient liés à des cas de meurtre, d’extorsion et de coercition au Canada.
Le Canada a expulsé six diplomates indiens et l’Inde a à son tour renvoyé six envoyés canadiens chez elle à la suite de ces allégations.
Dans la lettre, Singh affirme que « la gravité de la situation et le danger qu’elle représente pour tous les Canadiens » justifient un débat d’urgence afin que les parlementaires puissent discuter des mesures potentielles pour protéger la population.
Un porte-parole du NPD a déclaré que si Fergus approuvait la demande, le débat pourrait avoir lieu dès lundi soir, une fois terminée la séance habituelle du Parlement.
Mercredi, le premier ministre Justin Trudeau devrait faire face au défi le plus sérieux jamais porté sur son leadership.
Plusieurs médias ont rapporté qu’un groupe de députés libéraux envisageaient d’affronter Trudeau lors de la réunion du caucus du parti mercredi, en raison de la baisse des résultats des sondages et des sombres perspectives électorales.
La stratégie précise et l’ampleur de la tentative visant à pousser Trudeau à démissionner restent floues, même si certains députés qui se sont entretenus avec La Presse Canadienne en arrière-plan ont déclaré que le nombre de membres impliqués était important.
Trudeau pourrait contourner ces deux problèmes en prenant la mesure controversée de proroger le Parlement, ce qui mettrait fin à la session et préparerait le terrain pour un nouveau discours du Trône.
Certains observateurs politiques ont également pensé que cela donnerait aux libéraux le temps de mener une course à la direction si Trudeau démissionnait.
Le Premier ministre prévoit de remanier prochainement son cabinet pour remplacer quatre ministres qui n’envisagent pas de se représenter aux prochaines élections.
Des élections générales doivent avoir lieu d’ici octobre de l’année prochaine, mais elles pourraient avoir lieu plus tôt si les libéraux perdent la confiance de la Chambre.