Le premier ministre de l’Alberta et plusieurs ministres du cabinet ont publié dimanche matin une déclaration en faveur d’une mesure visant à mettre en œuvre un arbitrage exécutoire pour aider à résoudre la grève des cheminots, tandis que le syndicat des Teamsters a déclaré sur les réseaux sociaux qu’il se conformerait à l’ordre.
La première ministre Danielle Smith, le ministre des Transports et des Corridors économiques Devin Dreeshen, le ministre de l’Agriculture et de l’Irrigation RJ Sigurdson et le ministre de l’Emploi, de l’Économie et du Commerce Matt Jones ont publié cette déclaration à la suite de la décision du Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) d’ordonner la reprise des opérations au Chemin de fer Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) et la poursuite des opérations au Chemin de fer Canadien National (CN).
« Le gouvernement de l’Alberta est heureux que le CCRI ait ordonné la reprise des activités au CPKC et leur poursuite au CN pendant que les différends sont soumis à un arbitrage exécutoire.
« Chaque jour où cette perturbation aurait continué aurait eu des conséquences dévastatrices sur notre économie, nos travailleurs, nos entreprises, nos familles, nos agriculteurs et nos relations avec les précieux partenaires commerciaux du Canada.
« Depuis le début du conflit, le gouvernement de l’Alberta a demandé au gouvernement fédéral de mettre fin à l’arrêt de travail, soit en ordonnant un arbitrage exécutoire dans le conflit, soit en adoptant une loi de retour au travail.
« À l’avenir, nous encourageons le gouvernement fédéral à continuer de réagir rapidement aux conflits de travail qui sont susceptibles de causer des dommages considérables aux Canadiens, à l’économie de notre pays et à notre réputation de partenaire commercial fiable. »
Les cheminots ripostent
Les trains du CN ont recommencé à circuler vendredi matin alors que les travailleurs commençaient à revenir, même si le syndicat des Teamsters a émis un préavis de grève de 72 heures contre le CN juste avant 10 heures.
Au CPKC, le syndicat a contesté la directive ordonnant l’arbitrage exécutoire émise par le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, au CCRI à la fin de la semaine dernière.
Samedi après-midi, les Teamsters ont publié sur les réseaux sociaux un message disant que « la décision du CCRI crée un précédent dangereux : les grandes entreprises peuvent maintenant suspendre leurs activités pendant un court instant, et le gouvernement brisera les syndicats. Les droits des travailleurs sont considérablement réduits. Les Teamsters s’y conformeront, mais notre combat ne fait que commencer. »
Le syndicat des Teamsters a promis de faire appel de la décision devant les tribunaux.
Le coût
Les conséquences économiques de la fermeture du réseau ferroviaire du pays devraient être mises en évidence cette semaine, alors que les expéditeurs et les producteurs feront le point sur les retards et les pertes.
Un arrêt de travail qui a débuté tôt jeudi matin dans les deux principales compagnies de chemin de fer du Canada devrait prendre fin lundi matin après qu’une décision de la Commission fédérale du travail a ordonné aux entreprises et à leurs travailleurs de reprendre leurs activités.
Mais le coût total de la fermeture reste incertain, même si Moody’s a prévenu qu’elle pourrait coûter à l’économie canadienne 341 millions de dollars par jour.
L’agence de notation a déclaré que l’agriculture, la foresterie et l’industrie manufacturière figuraient parmi les secteurs les plus touchés.
L’arrêt ne devrait durer que quatre jours, mais il marque le point culminant d’une réduction progressive des activités sur les deux chemins de fer qui aura duré environ deux semaines.
La décision rendue samedi par le Conseil canadien des relations industrielles impose un arbitrage exécutoire à toutes les parties concernées à la suite d’un double arrêt de travail sans précédent au Canadien National et au Canadien Pacifique à Kansas City, qui a interrompu les expéditions de marchandises et paralysé les déplacements à travers le pays.
Selon la compagnie Canadien Pacifique, la reprise complète des activités prendra probablement plusieurs semaines. La compagnie a levé son lock-out après la décision de la commission des relations de travail samedi soir, mais les employés ont refusé la demande de la CPKC de retourner au travail dimanche. Leur grève cessera lundi à minuit, conformément à la décision du tribunal.
Le CN, dont les travailleurs ont émis un préavis de grève de 72 heures vendredi après que la compagnie a levé son propre lock-out la veille, est déjà de retour au travail pour mener à bien le processus complexe de relance des opérations sur 32 000 kilomètres de voies ferrées.
Avec des documents de La Presse Canadienne