Le projet d’accord sur le tabac de 32,5 milliards de dollars n’est pas « voué à l’échec », déclare le juge dans sa décision

Un juge ontarien affirme que toutes les questions en suspens concernant un règlement proposé de 32,5 milliards de dollars entre trois grandes sociétés de tabac et leurs créanciers devraient être résolues dans les mois à …

Le projet d'accord sur le tabac de 32,5 milliards de dollars n'est pas « voué à l'échec », déclare le juge dans sa décision

Un juge ontarien affirme que toutes les questions en suspens concernant un règlement proposé de 32,5 milliards de dollars entre trois grandes sociétés de tabac et leurs créanciers devraient être résolues dans les mois à venir.

Le juge en chef de la Cour supérieure de l’Ontario, Geoffrey Morawetz, a publié la semaine dernière les raisons pour lesquelles il a approuvé une motion visant à ce que les représentants des créanciers examinent et votent sur la proposition en décembre.

L’une des sociétés, JTI-Macdonald Corp., a déclaré la semaine dernière qu’elle s’opposait au plan dans sa forme actuelle et a demandé au tribunal de reporter la date du vote jusqu’à ce que plusieurs questions soient résolues.

Les deux autres sociétés, Rothmans, Benson & Hedges et Imperial Tobacco Canada Ltd., ne se sont pas opposées à la motion, mais ont déclaré qu’elles conservaient le droit de contester le plan proposé à terme.

La proposition annoncée le mois dernier comprend 24 milliards de dollars pour les provinces et les territoires qui cherchent à récupérer les coûts des soins de santé liés au tabagisme et environ 6 milliards de dollars pour les fumeurs du Canada et leurs proches.

Si l’accord proposé est accepté par une majorité des créanciers, on passera alors à l’étape suivante : une audience pour obtenir l’approbation du tribunal, provisoirement prévue pour le début de l’année prochaine.

Dans une décision écrite publiée lundi, Morawetz a déclaré qu’il était clair que tous les problèmes n’avaient pas été résolus à ce stade de la procédure.

Il a souligné les « questions en suspens » entre les sociétés concernant leurs parts respectives du paiement total, ainsi que le débat sur le statut de créancier de l’une des sociétés affiliées de JTI-Macdonald.

Pour que les créanciers votent sur une proposition, le tribunal doit être convaincu que le plan n’est pas « voué à l’échec », ni au stade de l’approbation des créanciers, ni au stade de l’approbation du tribunal, a entendu le tribunal la semaine dernière.

Les avocats représentant les plaignants dans deux recours collectifs au Québec, ceux représentant les fumeurs du reste du Canada et 10 des 13 provinces et territoires ont exprimé leur soutien à la proposition, a écrit le juge dans sa décision.

Même si JTI-Macdonald a déclaré que ses préoccupations n’avaient pas été prises en compte, l’avocat de l’entreprise « a reconnu que les problèmes pouvaient être résolus », a écrit Morawetz.

«A ce stade, je ne peux pas conclure que ces plans sont voués à l’échec», a-t-il déclaré.

«Il y a un certain nombre de questions en suspens entre les parties, mais il n’y a aucune question qui, à mon avis, ne puisse être résolue», a-t-il déclaré.

Le règlement proposé est le point culminant de plus de cinq années de négociations dans ce que Morawetz a qualifié de « l’une des procédures d’insolvabilité les plus complexes de l’histoire du Canada ».

Les entreprises ont demandé la protection de leurs créanciers en Ontario en 2019 après que le plus haut tribunal du Québec a confirmé une décision historique les ordonnant de payer environ 15 milliards de dollars aux plaignants dans le cadre de deux recours collectifs.

Toutes les poursuites judiciaires contre les entreprises, y compris les poursuites intentées par les gouvernements provinciaux, ont été suspendues pendant les négociations. Cette ordonnance a désormais été prolongée jusqu’à fin janvier 2025.

Au total, les entreprises ont fait face à des réclamations de plus de 1 000 milliards de dollars, selon des documents judiciaires.

En octobre de l’année dernière, le tribunal a demandé au médiateur dans l’affaire, l’ancien juge en chef de l’Ontario Warren Winkler, et aux contrôleurs nommés auprès de chaque entreprise d’élaborer un plan proposé pour un règlement global, avec la contribution des entreprises et des créanciers.

Un an plus tard, ils ont proposé un plan qui impliquerait des paiements initiaux ainsi que des paiements annuels basés sur le revenu net après impôt des entreprises et sur les éventuels remboursements d’impôts, selon des documents judiciaires.

Les observateurs estiment qu’il faudrait environ 20 ans aux entreprises pour payer la totalité du montant, selon les documents.