L’augmentation du nombre d’étudiants inscrits en enseignement collégial cet automne est «la plus importante depuis un quart de siècle», a indiqué vendredi la fédération des cégeps.
Et ce n’est qu’un début, prévient la nouvelle présidente-directrice générale de la fédération, Marie Montpetit.
« C’est une très bonne nouvelle. C’est la plus forte augmentation des inscriptions au cégep depuis 25 ans, mais ce n’est que le début de la courbe, car au cours des 10 prochaines années, nous prévoyons une augmentation pouvant aller jusqu’à 20 % », a-t-elle déclaré en entrevue.
Selon les données préliminaires, 184 709 étudiants sont inscrits dans l’un des 48 cégeps du Québec.
Cette croissance s’explique bien sûr par la croissance démographique, mais Montpetit suggère aussi que le chômage est en hausse chez les jeunes de 15 à 24 ans, ce qui pourrait les encourager à poursuivre leurs études.
Environ 45 pour cent des étudiants sont inscrits dans l’enseignement préuniversitaire, tandis que 49 pour cent sont inscrits dans l’enseignement technique.
Les autres se sont inscrits au DEC Cheminement tremplin, qui offre une formation permettant aux étudiants d’accéder ou de terminer un programme menant à l’obtention d’un diplôme d’études collégiales (DEC).
Certaines régions, comme Chaudière-Appalaches (+8,7 %) et la Mauricie (+9,2 %), ont connu une hausse plus marquée.
« Beaucoup d’efforts ont été déployés par certaines régions pour attirer les jeunes de leur région vers les études collégiales, dans certains cas pour répondre aux besoins économiques de la région », a déclaré M. Montpetit.
Dans le secteur technique, les programmes les plus populaires étaient Techniques d’administration et de gestion et Sciences infirmières.
Dans le secteur préuniversitaire, les programmes les plus populaires sont les sciences humaines et les sciences naturelles.
Les bâtiments des cégeps ont toutefois besoin d’être rénovés et agrandis. Un rapport du vérificateur général du Canada, publié le printemps dernier, révélait que les deux tiers des bâtiments des cégeps étaient en mauvais état.
« C’est un double défi : il y a l’entretien des bâtiments du réseau collégial, qui ont tous un peu plus de 50 ans, et il y a aussi l’ajout d’espace pour permettre aux cégeps d’accueillir tous les étudiants qui arrivent et qui arriveront au cours des prochaines années », a déclaré M. Montpetit.
Comme le reste du réseau de l’éducation, les collèges ont aussi besoin de personnel. «Avoir suffisamment de personnel et être suffisamment attractifs pour attirer des enseignants dans les cégeps afin de répondre à cette demande sera l’un des défis des prochaines années», a-t-elle déclaré.