L’homme d’affaires devenu politicien Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et figure centrale du gouvernement de droite de la Coalition Avenir Québec, démissionne.
La nouvelle a bouleversé la vie politique québécoise mardi, à quelques jours du début de la session parlementaire d’automne. Fitzgibbon fait partie du cercle restreint du premier ministre François Legault, qui lui a confié d’importantes responsabilités dans la gestion de l’économie et du secteur énergétique de la province.
Des rumeurs circulaient depuis un certain temps selon lesquelles Fitzgibbon, 69 ans, ne terminerait pas son mandat, les prochaines élections provinciales étant prévues en octobre 2026. Mais son départ n’était pas attendu si tôt.
Une source gouvernementale, qui a requis l’anonymat parce qu’elle n’était pas autorisée à parler publiquement, a confirmé la nouvelle à La Presse Canadienne après qu’elle ait été rapportée par La Presse.
Legault, qui se réunit avec son caucus à Rimouski cette semaine pour préparer la session législative d’automne, qui débute mardi prochain, a refusé de confirmer la nouvelle mardi après-midi. Fitzgibbon, a-t-il dit, s’adressera au caucus ce soir-là et parlera aux journalistes mercredi.
Marc Tanguay, chef par intérim de l’opposition libérale, a déclaré aux journalistes que le départ de Fitzgibbon est un «coup dur» pour la CAQ et laisse le gouvernement «sans capitaine» sur les questions d’énergie et d’économie.
«Avec ce départ, la CAQ n’est plus le parti de l’économie», a déclaré le député libéral Marwah Rizqy.
Surnommé « superministre » en raison de l’influence qu’il exerçait au sein du cabinet et de l’importance de ses portefeuilles, Fitzgibbon était à la tête du développement du secteur des batteries pour véhicules électriques au Québec. Il a également déposé un nouveau projet de loi juste avant la fin de la session parlementaire du printemps, qui vise à stimuler la production d’énergie dans la province. Le projet de loi devrait être débattu cet automne.
Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a déclaré sur X que Fitzgibbon « quitte le navire au milieu d’une tempête ».
«C’est clair que ce n’était pas prévu aujourd’hui», a-t-il déclaré plus tard aux journalistes, ajoutant que la CAQ commence à ressembler à un «gouvernement en fin de parcours».
M. Fitzgibbon a été élu pour la première fois en 2018 dans la circonscription de Terrebonne, au nord-est de Montréal. Il a auparavant été associé directeur chez Partenaires Walter Capital, une société de capital-investissement. Il a également occupé divers postes en finances, en développement corporatif et en développement des affaires. Dans les années 1970, il a étudié avec Legault à HEC Montréal, une grande école de gestion.
Karl Blackburn, président-directeur général du Conseil du patronat du Québec, a remercié M. Fitzgibbon sur X « pour son engagement envers le développement économique du Québec ». M. Fitzgibbon, a-t-il dit, « comprenait les entrepreneurs et l’économie comme peu d’élus » à l’Assemblée nationale.
Bien qu’il soit un poids lourd de la politique et l’un des ministres les plus proches de Legault, Fitzgibbon a connu une carrière politique quelque peu controversée. Il a fait l’objet de plusieurs enquêtes éthiques au cours de son mandat, notamment sur sa décision d’investir 24 millions de dollars dans une entreprise dont un directeur de l’époque avait des liens avec le politicien caquiste; Fitzgibbon a été blanchi de tout acte répréhensible.