Un tribunal du Québec juge qu’il existe un profilage racial systémique au sein de la police de Montréal et accorde une indemnisation

Une décision importante a été rendue par la Cour supérieure du Québec contre le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et la Ville de Montréal. Le tribunal a déclaré qu’il existe une …

Un tribunal du Québec juge qu'il existe un profilage racial systémique au sein de la police de Montréal et accorde une indemnisation

Une décision importante a été rendue par la Cour supérieure du Québec contre le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et la Ville de Montréal.

Le tribunal a déclaré qu’il existe une forme systémique de profilage racial au sein du SPVM et il accorde 5 000 $ en dommages-intérêts punitifs à toute personne arrêtée dans la rue en raison de son origine ethnique.

Dans son jugement de 100 pages, la juge Dominique Poulin a reconnu que la police de Montréal et, par extension, la Ville de Montréal étaient responsables de profilage racial systémique.

Le jugement ouvre la porte à une compensation financière pour toute personne interpellée ou interpellée sans motif par le SPVM entre 2017 et 2019.

La Coalition des Noirs de Montréal a lancé cette poursuite à la suite de l’arrestation violente d’un homme à la sortie d’un bar de la rue St-Jacques en 2017.

Selon la coalition, les victimes appartenaient principalement aux communautés noires, arabes, latinos et autochtones.

La Ville et le SPVM ont déjà reconnu qu’il y avait un problème de profilage racial et qu’ils tentaient de le régler. Ils ont toutefois fait valoir qu’il revenait à chaque victime de faire valoir ses droits en dommages et intérêts.

La Ville de Montréal a déclaré à CTV News que le jugement sera analysé.

« La Ville poursuivra ses efforts sans précédent pour lutter contre le profilage racial », a déclaré la Ville. « En tant que première administration à reconnaître l’existence du racisme systémique, nous continuerons de travailler avec tous nos partenaires et organismes publics de Montréal pour nous assurer que chaque citoyen se sente en sécurité et bénéficie des mêmes droits. »

Lors du procès, la Ville a remis en question la méthode utilisée pour déterminer qui était victime de profilage illégal. Les unités de lutte contre la criminalité des gangs de rue, ont fait valoir les avocats, ne devraient pas être prises en compte.

Poulin a toutefois déclaré que la tendance était claire et que le nombre de victimes était suffisamment réaliste pour demander immédiatement qu’elles soient indemnisées.

Différentes organisations seront sollicitées pour établir des listes précises de victimes.

L’affaire est complexe car tous les contrôles de police ne sont pas enregistrés et toutes les victimes ciblées de profilage ne portent pas plainte.

Le processus d’attribution des fonds pourrait encore prendre des mois.

Cette décision demeure une victoire importante pour les groupes de minorités visibles qui affirment que le profilage racial systémique est bel et bien très présent au SPVM et que la Ville en est ultimement responsable.