L’épidémie de choléra au Soudan a fait au moins 22 morts, selon le ministre de la Santé

LE CAIRE, Égypte – Le Soudan est frappé par une épidémie de choléra qui a tué près d’une vingtaine de personnes et en a contaminé des centaines d’autres ces dernières semaines, ont annoncé dimanche les …

A woman sorts through floodwaters near her damaged home near the city of Abu Hamdan in Northern Sudan on Aug. 7, 2024. (AP Photo/ Samira Hassan)

LE CAIRE, Égypte –

Le Soudan est frappé par une épidémie de choléra qui a tué près d’une vingtaine de personnes et en a contaminé des centaines d’autres ces dernières semaines, ont annoncé dimanche les autorités sanitaires. Ce pays africain est secoué depuis 16 mois par un conflit et des inondations dévastatrices.

Le ministre de la Santé, Haitham Mohamed Ibrahim, a déclaré dans un communiqué qu’au moins 22 personnes sont décédées des suites de la maladie et qu’au moins 354 cas confirmés de choléra ont été détectés dans le comté ces dernières semaines.

Ibrahim n’a pas donné de date précise pour ces décès ni de bilan depuis le début de l’année. L’Organisation mondiale de la santé a toutefois déclaré que 78 décès dus au choléra avaient été enregistrés cette année au Soudan au 28 juillet. La maladie a également touché plus de 2 400 personnes entre le 1er janvier et le 28 juillet, a-t-elle précisé.

Le choléra est une infection à évolution rapide et très contagieuse qui provoque des diarrhées, entraînant une déshydratation sévère et la mort en quelques heures si elle n’est pas traitée, selon l’OMS. Il se transmet par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés.

L’épidémie de choléra est la dernière calamité en date pour le Soudan, qui a plongé dans le chaos en avril de l’année dernière lorsque les tensions latentes entre l’armée et un puissant groupe paramilitaire ont explosé en guerre ouverte à travers le pays.

Le conflit a transformé la capitale, Khartoum, et d’autres zones urbaines en champs de bataille, détruisant les infrastructures civiles et un système de santé déjà mal en point. Privés des équipements de base, de nombreux hôpitaux et établissements médicaux ont fermé leurs portes.

Elle a tué des milliers de personnes et poussé de nombreuses autres à la famine, la famine étant déjà confirmée dans un immense camp de personnes déplacées dans la région dévastée du Darfour, au nord du pays.

Le conflit au Soudan a provoqué la plus grande crise de déplacement de population au monde. Selon l’Organisation internationale pour les migrations, plus de 10,7 millions de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer depuis le début des combats. Plus de deux millions d’entre elles ont fui vers les pays voisins.

Les combats ont été marqués par des atrocités, notamment des viols massifs et des meurtres à motivation ethnique qui constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, selon l’ONU et des groupes internationaux de défense des droits de l’homme.

Les inondations saisonnières dévastatrices de ces dernières semaines ont aggravé la situation. Des dizaines de personnes ont été tuées et des infrastructures essentielles ont été emportées dans 12 des 18 provinces du Soudan, selon les autorités locales. Environ 118 000 personnes ont été déplacées en raison des inondations, selon l’agence des Nations Unies pour les migrations.

Le choléra n’est pas rare au Soudan. Une précédente épidémie majeure avait fait au moins 700 morts et contaminé environ 22 000 personnes en moins de deux mois en 2017.

Le Conseil souverain du Soudan, contrôlé par l’armée, a quant à lui annoncé dimanche qu’il enverrait une délégation gouvernementale pour rencontrer des responsables américains au Caire, dans un contexte de pression croissante exercée par les États-Unis sur l’armée pour qu’elle se joigne aux pourparlers de paix en cours en Suisse qui visent à trouver une issue au conflit.

Le conseil a déclaré dans un communiqué que la réunion du Caire se concentrerait sur la mise en œuvre d’un accord entre l’armée et les Forces de soutien rapide, qui exigeait que le groupe paramilitaire se retire des maisons des habitants de Khartoum et d’ailleurs dans le pays.

Les pourparlers ont débuté le 14 août en Suisse, en présence de diplomates des Etats-Unis, d’Arabie saoudite, d’Egypte, des Emirats arabes unis, de l’Union africaine et des Nations unies. Une délégation de RSF était présente à Genève mais n’a pas participé aux réunions.