Les députés devront faire face à de nouvelles réalités politiques à leur retour à Ottawa

Lundi, les parlementaires retourneront devant les murs de pierre familiers de l’édifice de l’Ouest à Ottawa et constateront que le paysage politique a considérablement changé. Lors de leur dernière réunion dans la capitale, les libéraux …

A man walks outside Parliament buildings in Ottawa, Monday Sept. 21, 2020. (Source: THE CANADIAN PRESS/Adrian Wyld)

Lundi, les parlementaires retourneront devant les murs de pierre familiers de l’édifice de l’Ouest à Ottawa et constateront que le paysage politique a considérablement changé.

Lors de leur dernière réunion dans la capitale, les libéraux savaient que leurs perspectives étaient minces après avoir stagné dans les sondages pendant plus d’un an, mais ils étaient convaincus que les néo-démocrates les empêcheraient de chuter avant qu’ils ne déposent le prochain budget, au moins.

Mais l’été a été marqué par plusieurs changements radicaux qui signifient que le gouvernement fonctionnera désormais comme une véritable minorité qui pourrait tomber à tout moment lors d’élections.

Le chef du NPD, Jagmeet Singh, s’est retiré d’un pacte politique avec le gouvernement il y a quelques semaines et fait déjà face à un défi du chef conservateur Pierre Poilievre pour voter une motion de censure au premier ministre Justin Trudeau et à son parti au pouvoir.

Les enjeux sont élevés pour le NPD, dont la promesse électorale ne semble pas s’être améliorée de façon drastique en raison de certaines lois et de certains programmes qu’il a réussi à obtenir des libéraux dans le cadre de l’accord, notamment un régime national de soins dentaires et un projet de loi sur l’assurance-médicaments qui fait actuellement son chemin au Sénat.

La nouvelle dynamique ouvre de nouvelles opportunités pour le Bloc québécois, dont le chef Yves-François Blanchet a déjà signalé qu’il était prêt à faire affaire avec les libéraux en échange de sa propre liste de demandes bénéfiques pour le Québec.

Les conditions du Bloc incluent le feu vert des libéraux au projet de loi d’initiative parlementaire C-319, qui porterait les pensions des aînés de 65 à 74 ans au même niveau que celles versées aux personnes de 75 ans et plus.

Le Bloc a besoin d’une recommandation royale d’un ministre du gouvernement pour approuver les implications financières et faire adopter le projet de loi par la Chambre.

Les libéraux ont quant à eux déclaré qu’ils évitaient les machinations politiques fomentées par les partis d’opposition et qu’ils se concentraient plutôt sur « l’aide aux Canadiens ».

Même si les libéraux préféreraient sans doute faire adopter leurs principaux projets de loi à la Chambre, notamment leur projet de loi sur l’assurance-médicaments et la controversée Loi sur les méfaits en ligne, les autres partis pourraient rendre ces progrès difficiles.

Singh a commencé à formuler des critiques beaucoup plus sévères à l’égard du premier ministre et de son gouvernement depuis qu’il a rompu sa confiance avec les libéraux, mais des initiés du parti ont suggéré qu’il n’était pas plus désireux d’organiser des élections que Trudeau pour le moment.

Tous les partis seront mis à l’épreuve lundi après le départ des députés pour la soirée, où ils attendront avec anxiété les résultats de deux élections partielles cruciales.

Le NPD et les libéraux tentent tous deux de conserver leur position alors que les chances politiques semblent s’amenuiser. Les résultats donneront le ton au Parlement pour le reste de la saison.

Le NPD tente de repousser les conservateurs de Poilievre dans la circonscription d’Elmwood—Transcona à Winnipeg, tandis que les libéraux mènent une course à trois contre le NPD et le Bloc dans LaSalle—Émard—Verdun à Montréal.

« J’ai hâte aux conversations que nous aurons à (LaSalle — Émard — Verdun) ce week-end, mais j’ai aussi hâte d’accueillir Laura Palestini à Ottawa dès lundi », a déclaré M. Trudeau, projetant une vision positive des perspectives de son candidat libéral dans la circonscription de Montréal vendredi.

Trudeau a dû faire face à des appels de fidèles du Parti libéral lui demandant de se retirer de la direction du parti après sa dernière défaite aux élections partielles dans Toronto-St. Paul’s en juin. Ces appels ont semblé s’atténuer au cours de l’été.

Même si les députés libéraux ont rapidement nié que la course à Montréal soit un référendum sur son leadership lorsqu’ils se sont retirés à Nanaimo la semaine dernière pour discuter de stratégie, c’est en grande partie ainsi que le vote est perçu ailleurs à Ottawa.

Singh pourrait faire face à un examen similaire s’il perd le siège détenu depuis longtemps par le NPD à Winnipeg et ne parvient pas à reprendre la circonscription de Montréal aux libéraux.

Les conservateurs devraient se réunir à Ottawa ce week-end pour discuter de leur plan pour la session d’automne et de la manière dont ils peuvent inciter leurs adversaires à abréger cette session.