L’opposition officielle du Québec accuse la ministre des Transports Geneviève Guilbault de négligence en matière de conduite en état d’ébriété et qu’elle a perdu sa crédibilité lorsqu’il s’agit d’assurer la sécurité routière,
La Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) est favorable à l’imposition de sanctions administratives aux conducteurs ayant un taux d’alcoolémie compris entre 0,05 et 0,08, selon des documents obtenus par « Le Devoir ».
Guilbault s’était opposée à l’ajout de cette mesure à un projet de loi qu’elle avait piloté, et elle a récemment admis ne pas avoir lu cet avis.
Le PLQ est favorable à un resserrement à 0,05. Le précédent gouvernement Couillard avait envisagé de l’imposer, mais n’y est pas parvenu.
« Je pense qu’un ministre qui admet ne pas avoir lu les avis d’experts avant de prendre des décisions n’a tout simplement pas la crédibilité nécessaire pour assurer la sécurité routière », a déclaré le député libéral Monsef Derraji lors d’une point de presse au Parlement, sans aller jusqu’à réclamer l’avis du ministre. démission.
« C’est le scandale de l’alcool au volant avec ce gouvernement caquiste », a-t-il ajouté.
C’est le coroner Yvon Garneau qui, en octobre 2021, avait demandé au ministère des Transports et à la SAAQ de réaliser une analyse de faisabilité sur ce potentiel resserrement, réclamé par des groupes et des proches de victimes de conducteurs ivres.
Le Parti libéral avait demandé l’avis en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, mais celui-ci avait été largement caviardé.
Cependant, « Le Devoir » a obtenu le document dans son intégralité. La SAAQ considère les sanctions administratives pour les taux d’alcoolémie compris entre 0,05 et 0,08 comme une « mesure prometteuse ».
« Nous voulons sauver des vies, mais le ministre a refusé d’aller dans cette direction », a dénoncé le député de Québec solidaire (QS) Étienne Grandmont.
Citant le rapport, Grandmont soutient qu’il y a eu des « dissensions » au sein du caucus caquiste sur cette mesure et que, par conséquent, « elle a décidé de mettre le couvercle sur la marmite », a-t-il poursuivi.
« Alors que le débat était vraiment incontournable à l’Assemblée, aurait-elle fait preuve de négligence au point de ne pas lire l’étude commandée par son ministère ? » » a demandé le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon lors de la mêlée de presse. « Ou peut-être qu’elle ment et que nous ne pouvons pas lui faire confiance sur parole. »
Il a appelé à une commission parlementaire pour discuter du renforcement des normes, du renforcement des barrages routiers et d’autres mesures préventives.
« Le gouvernement ne veut pas être confronté à des experts ou à la science. (…) Cela rend le débat difficile parce qu’il n’y a pas de transparence », a conclu St-Pierre Plamondon.