Selon l’AKRC, un dépôt géologique en profondeur serait une mauvaise nouvelle pour l’environnement et la population du nord-ouest de l’Ontario
SIOUX NARROWS — Le canton d’Ignace a dit oui à un projet de dépôt de déchets nucléaires, mais cinq Premières Nations de la région du lac des Bois disent non.
Le stockage de déchets nucléaires entre Ignace et Dryden mettrait en danger l’écosystème de la région et violerait leurs droits en tant que peuples autochtones, selon une déclaration du Conseil des ressources Anishinaabeg de Kabapikotawangag (AKRC).
Le conseil d’Ignace a approuvé une motion le 10 juillet pour continuer à être une communauté hôte potentielle du dépôt géologique en profondeur proposé par la Société de gestion des déchets nucléaires, un organisme mandaté par le gouvernement fédéral et financé par les producteurs d’énergie nucléaire du Canada.
Le site du lac Revell, à l’ouest d’Ignace, figure sur la liste restreinte des deux endroits sélectionnés par l’organisme nucléaire pour l’implantation du dépôt souterrain de combustible nucléaire usé, l’autre emplacement étant sur la péninsule Bruce, dans le sud-ouest de l’Ontario.
L’organisation a déclaré qu’elle sélectionnerait un site d’ici la fin de cette année et que la construction pourrait commencer environ 10 ans plus tard.
Le projet de dépôt « menace l’essence même de notre existence, la santé de nos écosystèmes et l’héritage spirituel et culturel » de ceux qui vivent dans la région du vaste lac, indique la déclaration de l’AKRC.
La déclaration stipule en outre que le projet nucléaire viole les droits issus de traités et la souveraineté des Premières Nations, ainsi que leur droit au « consentement libre, préalable et éclairé » en vertu de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
L’organisation nucléaire doit « envisager des options qui ne compromettent pas l’intégrité de nos terres et de nos eaux pour les générations futures », déclare l’AKRC.
Leur déclaration exprime également leur solidarité avec les autres communautés du Traité n° 3, les groupes environnementaux et les alliés.
Il est signé par les chefs de Wauzhusk Onigum, Big Grassy River, Northwest Angle #33, Animakee Wa Zhing #37 et les Ojibways d’Onigaming.
Vince Ponka, porte-parole régional de l’organisation nucléaire, a déclaré mercredi que les promoteurs du dépôt travaillaient avec la nation ojibway de Wabigoon Lake et cherchaient à obtenir la volonté de cette Première nation dans le projet.
« L’engagement auprès des Premières Nations du Nord-Ouest est une priorité absolue », a-t-il ajouté. « Nous disposons d’une équipe dont le travail consiste précisément à cela. »
Si le site de Revell est choisi, a-t-il déclaré, « c’est à ce moment-là que le processus d’engagement devra s’élargir ».
Le processus d’engagement inclura la garantie de l’exactitude des informations sur le projet et ses normes de sécurité, a-t-il déclaré.