La Ville de Montréal annonce qu’elle va étendre son équipe mobile de médiation et d’intervention sociale (EMMIS) à travers la métropole en réponse à la crise de l’itinérance.
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a déclaré mardi que même si la capacité de son administration à faire face à la crise est limitée, l’équipe d’intervention est devenue cruciale pour assurer la sécurité dans la ville.
« La crise du logement, les problèmes de santé mentale, l’augmentation du sans-abrisme, la toxicomanie et le coût de la vie créent des besoins urgents qui doivent de plus en plus être traités dans les espaces publics », a déclaré Mme Plante dans un communiqué de presse.
« EMMIS est une innovation montréalaise qui a fait ses preuves et constitue un outil complémentaire essentiel que nous sommes fiers de déployer à travers la métropole. Il s’agit d’une réponse concrète à la crise de l’itinérance, qui nécessite des solutions collectives partagées entre tous les paliers de gouvernement. »
Selon la Ville, cet agrandissement a été rendu possible grâce à une collaboration entre la Société de développement social et l’organisme Équijustice.
Par ailleurs, des discussions sont en cours avec un troisième organisme pour étendre les services au secteur nord-est de l’île de Montréal en 2025.
La Ville de Montréal et le ministère de la Sécurité publique du Québec ont accordé un financement de 50 millions de dollars jusqu’en 2028.
En 2025, les résidents et les entreprises bénéficieront d’un nouveau service leur permettant de contacter l’EMMIS par l’intermédiaire du Centre de référence du Grand Montréal (211).
L’équipe, créée en 2021, est composée de travailleurs sociaux qui apportent des réponses sociales immédiates et non urgentes dans l’espace public.
L’EMMIS compte désormais 52 travailleurs sociaux déployés dans les arrondissements de Ville-Marie, du Plateau-Mont-Royal, de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve et du Sud-Ouest. Depuis l’hiver 2024, l’EMMIS œuvre également dans le métro de Montréal.
En 2023, l’EMMIS a réalisé 15 000 interventions.
« Les 25 millions de dollars alloués au déploiement d’EMMIS permettent à la Ville de Montréal de lancer et de tester une approche innovante sur son territoire. Il est important pour nous d’accompagner les municipalités dans le démarrage et le lancement de ces projets afin qu’elles puissent mesurer leur impact sur les communautés avant de les inclure dans leurs budgets », a ajouté François Bonnardel, ministre de la Sécurité publique du Québec.
Toutefois, dans un communiqué, un porte-parole de l’opposition officielle, Ensemble Montréal, a critiqué le long retard de l’administration Plante à implanter le service à l’échelle de la ville.
« En plus de l’attente insensée, l’efficacité de ce projet est discutable: même si la Société de développement social obtient le mandat dans trois arrondissements supplémentaires, il n’y aura pas de travailleurs supplémentaires », a déclaré Benoit Langevin dans un communiqué.
Nous déplorons également l’absence d’entente avec un organisme pour offrir le service EMMIS dans les arrondissements de Montréal-Nord, Saint-Léonard et Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, où les problèmes de cohabitation sont en augmentation.
De plus, l’opposition officielle affirme qu’il est irréaliste de penser qu’EMMIS pourra, à lui seul, remédier aux nombreux problèmes de cohabitation qui affligent les Montréalais.
« D’autant plus que le nombre d’opératrices prévues pour répondre aux appels n’a pas été dévoilé. Au final, ce sont encore une fois les plus vulnérables qui paieront pour la mauvaise gestion de Projet Montréal. »