Le Parti québécois (PQ) a affirmé lundi que si le Canada poursuit sa politique d’immigration, l’indépendance est le seul moyen de protéger ses services publics.
Le « modèle d’immigration viable » du PQ comprend la réduction du nombre de résidents non permanents de 600 000 à 250 000-300 000 après quatre ans, l’établissement de seuils d’immigration permanente à 35 000 par année et un moratoire sur l’immigration économique permanente en provenance de l’extérieur du Québec « afin de sélectionner des résidents permanents issus de l’immigration temporaire, composés d’étudiants étrangers et de travailleurs étrangers temporaires.
Le PQ souhaite également réduire le nombre d’étudiants étrangers de 124 000 à 50 000.
Le Canada, a déclaré le PQ, n’a pas réussi à développer un modèle efficace en matière d’immigration et qu’il met l’accent sur les services, notamment sur le nombre de places en garderie disponibles.
«Tant que le gouvernement fédéral contrôlera nos frontières et exercera l’essentiel du pouvoir en matière d’immigration, le Québec ne pourra pas développer un modèle d’immigration viable», a déclaré le chef Paul St-Pierre Plamondon. « Sans indépendance, le Québec est condamné à une éternelle posture défensive. Le Canada condamne le Québec à une impasse où il doit choisir entre maintenir son poids politique ou préserver son modèle de société. Cela démontre que la seule façon pour les Québécois d’augmenter leur poids politique et de protéger leur langue et leur culture est par l’indépendance.
Le gouvernement libéral fédéral a récemment abaissé ses objectifs d’immigration de résidents permanents de 500 000 à 395 000 pour 2025, en plus de réduire la proportion de résidents temporaires – tant les travailleurs étrangers que les étudiants internationaux – à cinq pour cent de la population au cours des trois prochaines années. Ce chiffre est en baisse par rapport à un peu plus de sept pour cent.
Le PQ affirme que les seuils d’immigration « astronomiques » ont un effet négatif sur le taux de natalité dans la province.
D’autres aspects du plan du PQ comprennent :
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Abolir le programme de mobilité internationale et le programme fédéral des travailleurs temporaires ;
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Renforcer les normes de traitement des demandes d’asile tout en accélérant les délais de traitement ;
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Traiter rapidement les dossiers de regroupement familial des conjoints et des enfants ;
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Faire une liste des emplois à pourvoir et établir une hiérarchie de priorités pour les travailleurs étrangers temporaires, resserrant ainsi les critères de sélection ;
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Aller vers l’automatisation et la robotisation dans les secteurs de notre économie où il y a des pénuries de main-d’œuvre ;
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Augmenter les exigences de maîtrise du français.
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Fixer le nombre de travailleurs étrangers temporaires à 40 000 ;
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Augmenter le nombre d’étudiants internationaux à 50 000, rétablir l’équité entre les écoles francophones et anglophones ; et
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Examiner la politique de financement universitaire relative aux étudiants internationaux.
Le gouvernement caquiste de François Legault veut plafonner le nombre d’étudiants internationaux et diminuer le nombre d’immigrants temporaires. Le ministre francophone Jean-François Roberge ne s’est pas engagé sur un chiffre le 10 octobre, mais a déclaré que la situation devait être analysée.
Le PQ affirme que la CAQ a « perdu le contrôle de l’immigration ».
« Il s’agit d’une réponse documentée à une situation d’urgence : la volonté du gouvernement fédéral depuis des années de nous imposer un nouveau modèle d’immigration, sans notre consentement, porte préjudice au Québec, en termes de protection de la langue française, de notre capacité à offrir des services publics, le logement et l’égalité des chances », a déclaré St-Pierre Plamondon.