Le conseil d’administration de Postes Canada affirme que la société d’État se trouve à un « moment critique » et qu’elle fait face à la concurrence des transporteurs privés. Elle envisage d’ajouter la livraison le week-end.
Postes Canada se trouve à un point de basculement, et ce depuis un certain temps, selon le professeur d’économie Moshe Lander.
« Ces pertes s’élèvent désormais à des milliards de dollars chaque année », a déclaré Lander dans une interview.
Le service postal a perdu 748 millions de dollars l’année dernière et enregistre des pertes depuis 2018. Au cours des six dernières années, ses déficits ont totalisé 3 milliards de dollars.
Son important réseau de coursiers postaux desservant l’ensemble du pays n’est qu’un des facteurs qui font chuter la société d’État, a déclaré M. Lander.
« Ils font maintenant face à la concurrence du 20e siècle avec UPS, Purolator, CanPar et FedEx. Ils n’existaient pas nécessairement au Canada auparavant, mais même s’ils existaient, ils n’étaient pas nécessairement aussi dignes de confiance que Postes Canada », a-t-il noté.
Il souligne également la baisse des volumes de courrier comme un autre point sensible, d’autant plus que les Canadiens se tournent de plus en plus vers la livraison du courrier en ligne.
Cette semaine, le président du conseil d’administration de Postes Canada, André Hudon, a déclaré que des changements importants étaient nécessaires de toute urgence pour maintenir l’organisation à flot.
Certains experts affirment que le fait que l’organisation soit le seul concurrent du secteur à ne pas proposer de livraison le week-end n’aide pas.
Le PDG de la société d’État, Doug Ettinger, a déclaré que l’entreprise envisageait de passer à un modèle de prestation de services sept jours sur sept. Une décision à laquelle Lander s’oppose.
« L’idée d’étendre le service… Ce n’est pas comme si cela allait créer plus de courrier. C’est exactement le mauvais directeur pour une entreprise qui essaie de survivre », a expliqué Lander.
Postes Canada a refusé une demande d’entrevue, affirmant qu’elle ne ferait aucun commentaire sur le sujet alors que les négociations avec le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes se poursuivent.
CTV News a contacté le syndicat mais n’a pas reçu de réponse à temps pour la publication.