Québec a déposé jeudi un nouveau projet de loi pour empêcher le partage d’images intimes sans consentement.
Pour tenter de montrer à quelle vitesse les photos peuvent être partagées, le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, a publié une vidéo pour avoir un aperçu de ce qui allait se passer.
«Ce que nous voulons avec ce projet de loi, c’est avoir un moyen rapide de supprimer cette photo et de limiter les conséquences néfastes sur la personne», a déclaré le ministre à l’Assemblée législative du Québec.
Les victimes auront accès à des recours juridiques d’urgence. Ils peuvent remplir un formulaire en ligne afin qu’un juge entende rapidement leur cause.
Le juge peut rendre une décision visant à faire supprimer la photo.
Ceux qui ne respecteraient pas la décision s’exposeraient à de lourdes amendes, entre 500 et 5 000 dollars par jour, voire à une peine de prison.
«Nous avons décidé de rendre cela plus difficile parce que c’est un sujet sérieux et nous voulons que ce genre de situation ne se reproduise plus», a-t-il déclaré.
Se débarrasser de ces photos peut être un défi majeur. Le chercheur Christopher Dietzel étudie les violences sexuelles et salue ce projet de loi, mais il affirme que les photos peuvent être partagées et recréées très rapidement.
«Même s’il est supprimé hors ligne, quelqu’un peut le sauvegarder sur son appareil, sur son ordinateur portable, ou sur un disque dur externe», a déclaré Dietzel.
À l’Assemblée législative, le Parti québécois (PQ) espérait que Québec aurait déposé ce projet de loi plus tôt.
«Nous avons exhorté le gouvernement à s’attaquer à ces problèmes l’année dernière et les premières réponses que nous avons obtenues, y compris ici à la Chambre, ont été qu’ils se moquaient de nous», a déclaré le député péquiste Pascal Paradis.
Le ministre de la Justice veut que les gens comprennent à quel point le sexting et la sextorsion peuvent être graves.
«Cela peut coûter des vies et des gens peuvent voir leur vie brisée à cause de cela», a déclaré Jolin-Barrette.
Dans un monde technologique en évolution rapide, le Québec veut donner la priorité aux victimes et s’assurer qu’elles soient adéquatement protégées. Mais on ne sait toujours pas comment la province prévoit garantir que toutes les photos partagées sans consentement soient définitivement supprimées.