Un ancien réserviste militaire condamné pour une vidéo avec fusil de chasse qualifiant un député libéral d’« agent communiste » pour la Chine

Un ancien réserviste canadien a été condamné à l’assignation à résidence après avoir publié une vidéo de lui-même tirant avec un fusil de chasse sur la photo d’un député qu’il accusait d’être un « agent …

Un ancien réserviste militaire condamné pour une vidéo avec fusil de chasse qualifiant un député libéral d'« agent communiste » pour la Chine

Un ancien réserviste canadien a été condamné à l’assignation à résidence après avoir publié une vidéo de lui-même tirant avec un fusil de chasse sur la photo d’un député qu’il accusait d’être un « agent communiste » pour la Chine.

Un juge de la Colombie-Britannique a condamné Peter Liu à une peine d’emprisonnement avec sursis de 60 jours et à 16 mois de probation après que l’homme de 30 ans ait plaidé coupable d’avoir menacé de causer la mort ou des lésions corporelles à Wilson Miao, député libéral de Richmond-Centre.

Liu, qui a servi cinq ans comme réserviste des Forces armées canadiennes, a publié la vidéo sur Facebook en mai 2023.

La vidéo commençait par montrer une série d’articles de presse accusant le député libéral d’avoir profité de l’ingérence chinoise dans les élections fédérales de 2021 aux dépens du candidat du Parti conservateur, selon la décision de la cour provinciale.

La vidéo montrait ensuite Liu, portant un masque et vêtu d’un pantalon de camouflage, tenant un dépliant de campagne de Miao, qui a immigré de Hong Kong alors qu’il était enfant, disant : « C’est un agent communiste » et « Il obtiendra ce qui lui arrive. «, selon la décision.

Avant de brandir un fusil à pompe Mossberg 590 et de tirer sur le pamphlet, Liu a proclamé les expressions arabes «Mashallah» («Dieu l’a voulu») et «Allahu Akbar» («Dieu est plus grand»), a appris le tribunal.

Un ami de lycée de Liu a vu la vidéo sur Facebook et l’a enregistrée avant de la signaler à la police. L’équipe de la sécurité nationale de la GRC a ouvert une enquête et arrêté Liu.

Plusieurs armes et munitions saisies

Liu est né en Chine et a également déménagé au Canada lorsqu’il était un jeune garçon, a appris le tribunal. Lors d’une perquisition à son domicile, les enquêteurs ont saisi 11 fusils qui n’étaient pas entreposés en toute sécurité, ainsi que des milliers de cartouches et plusieurs chargeurs.

La juge Diana Vandor de la Cour provinciale a écrit dans sa décision que l’enjeu principal lors de la détermination de la peine était de « dissuader et de dénoncer la conduite antidémocratique et violente qui est au cœur de cette affaire ».

Liu n’avait aucun antécédent criminel et a reçu un certificat reconnaissant son service au Canada au nom du gouvernement canadien et des Forces armées canadiennes en juin 2019.

Il a écrit une lettre d’excuses à Miao pour la vidéo de 2023, exprimant « une grande honte et une grande culpabilité », admettant que ses actions « étaient imprudentes et dangereuses et auraient pu mettre en danger non seulement votre sécurité personnelle, mais celle du grand public ».

« Menace pour la démocratie elle-même »

Liu encourt une peine maximale de 14 ans de prison, a écrit le juge, affirmant que son comportement dans la vidéo répondait à la définition même de la violence antidémocratique.

«Il a menacé la vie d’un autre être humain, et cet être humain est un homme politique», a écrit le juge. «Peu importe à quel parti politique appartient cette victime. Son comportement constitue une menace directe et littérale pour un homme politique démocratiquement élu. Plus généralement, une menace pour la démocratie elle-même.»

L’avocat de Liu a soutenu que la vidéo Facebook n’était pas politiquement motivée et qu’elle n’était visible que parmi un groupe privé d’environ 30 personnes pendant une journée avant d’être automatiquement supprimée.

Selon le tribunal, l’avocat a qualifié la vidéo de « charabia » et de « mauvaise blague », ce que le juge a catégoriquement rejeté.

«M. Liu a feuilleté un pamphlet politique d’un homme politique canadien après avoir accusé cet homme politique d’être un agent communiste, menacé cet homme politique d’obtenir ce qui lui arriverait, et ponctuant cette menace en répétant des phrases qui sont souvent prononcées par les extrémistes islamiques avant de commettre actes de terrorisme», a écrit le juge.

«Les paroles et les actes de M. Liu étaient moralement répréhensibles et devraient choquer la conscience de la communauté», a-t-elle ajouté.

La justice ordonne l’interdiction des armes

Aux termes de son assignation à résidence et de sa probation, Liu doit respecter un couvre-feu et n’avoir aucune communication avec Miao ou les membres de sa famille. Il ne peut se trouver à moins de 200 mètres du député et ne peut détenir d’armes ou de masques destinés à dissimuler son visage lors de la commission d’une infraction.

«Dans ce système politique, l’avenir de ce pays se décide par les urnes plutôt que par le canon d’une arme à feu», a averti le juge.

«Il aurait dû le savoir parce qu’il a servi dans l’armée canadienne et qu’il a été reconnu pour ses services rendus à cette démocratie.»

En mai, une enquête fédérale a révélé que même si l’ingérence étrangère de la Chine n’a pas affecté les résultats des élections générales de 2021, il est possible qu’un « petit nombre de circonscriptions aient été touchées, mais cela ne peut être dit avec certitude ».

Le rapport intérimaire concluait que l’ingérence étrangère de Pékin ou d’autres n’avait pas porté atteinte à l’intégrité des élections mais aurait pu miner la confiance du public dans le système électoral.

Le ministère de la Défense nationale affirme que Liu a servi comme soldat dans les réserves en Colombie-Britannique de 2014 à mai 2019.