BUFFALO, NEW YORK –
La NCAA a été accusée d’avoir boycotté les joueurs de la Ligue canadienne de hockey lors des compétitions de division I dans le cadre d’un recours collectif déposé mardi qui, s’il réussit, pourrait mettre fin à l’interdiction de longue date du hockey universitaire sur les joueurs considérés comme des professionnels.
Les répercussions de cette poursuite pourraient être considérables. Si elle aboutit, elle pourrait accroître la concurrence pour attirer les joueurs d’âge universitaire entre les deux principaux producteurs de joueurs admissibles au repêchage de la LNH en Amérique du Nord. Elle pourrait aussi créer une fuite de talents entre les trois associations de la LCH — les ligues de hockey junior majeur de l’Ontario, du Québec et de l’Ouest — qui pourraient perdre des joueurs d’âge universitaire de 18 ans au profit des rangs universitaires.
La plainte a été déposée au tribunal de district américain de Buffalo, dans l’État de New York, au nom de Rylan Masterson par le cabinet new-yorkais Freedman Normand Friedland. Rylan Masterson, de Fort Erie, en Ontario, a perdu son admissibilité à l’université il y a deux ans lorsqu’à 16 ans, il a participé à deux matchs hors-concours pour les Spitfires de Windsor de l’OHL.
Les trois associations de la CHL sont classées comme ligues professionnelles en vertu des statuts de la NCAA, ce qui interdit à leurs joueurs de participer à des compétitions.
Les joueurs de la LCH reçoivent une allocation mensuelle maximale de 600 $ pour leurs frais de subsistance, qui n’est pas considérée comme un revenu aux fins de l’impôt. Les joueurs universitaires reçoivent des bourses d’études et peuvent désormais gagner de l’argent grâce à des parrainages et à d’autres utilisations de leur nom, de leur image et de leur ressemblance (NIL).
La plainte énumère 10 écoles de division 1, dont les trois plus proches de Fort Erie : Canisius, Niagara et le Rochester Institute of Technology. D’autres écoles nommées vont de Denver au Boston College. Elles ont été sélectionnées pour montrer qu’elles respectent les règlements de la NCAA en excluant les joueurs actuels ou anciens de la LCH.
Max Jones, des Knights de London, à gauche, célèbre son but avec son coéquipier Chris Martenet lors de la deuxième période du match de la Coupe Memorial de la LCH contre les Huskies de Rouyn-Noranda à Red Deer, le 24 mai 2016. (Jeff McIntosh / LA PRESSE CANADIENNE)
La NCAA n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires. La commissaire de l’Atlantic Hockey, Michelle Morgan, dont la ligue représente les trois écoles de l’ouest de New York, a refusé de commenter, déclarant à l’Associated Press qu’elle cherchait plus d’informations.
Le porte-parole de la LCH, Christopher Seguin, a refusé de commenter. La poursuite cite des articles de presse qui prétendent que la NCAA a maintenu son boycott en forçant des joueurs aussi jeunes que 16 ans à prendre des décisions concernant leur avenir, les dissuadant ainsi de se joindre à la LCH. Une autre préoccupation est que les règlements de la NCAA suppriment la rémunération des joueurs en empêchant la concurrence entre la LCH et la NCAA pour les meilleurs talents.
La poursuite suggère que la levée de l’interdiction entraînerait probablement une augmentation de la rémunération des joueurs par les équipes de la LCH dans le but de les conserver.
La plainte souligne que les statuts de la NCAA autorisent la participation des professionnels, à l’exception du hockey sur glace masculin et du ski. Elle souligne également que les joueurs qui ont concouru professionnellement en Europe ne sont pas soumis aux mêmes restrictions, citant Tom Willander, de l’Université de Boston, qui a participé à deux matchs de la Ligue d’élite suédoise l’année dernière.
La poursuite soutient que Masterson et le groupe ont « subi un préjudice du type que les lois antitrust étaient censées prévenir » et qualifie la conduite de la NCAA d’« illégale ».
Les avocats demandent à un juge de certifier les membres du groupe, qui inclurait toute personne ayant joué dans la CHL ou pour une école de division I depuis le 12 août 2020.
Une telle action en justice était considérée comme inévitable par de nombreux acteurs du hockey universitaire, surtout après que la NCAA a déterminé, lors d’une révision de ses statuts en 2023, que la règle interdisant aux joueurs de la LCH était vulnérable à une contestation judiciaire.
Selon la poursuite, les entraîneurs de hockey de la NCAA ont choisi en mai de ne pas voter sur le maintien des statuts, mais ont plutôt décidé de former un comité pour surveiller les éventuelles contestations judiciaires.