Vous envisagez de faire don de votre cerveau à la science ? C’est ce qu’ils pourraient en faire

Les chercheurs affirment que jeter un coup d’œil à l’intérieur du cerveau d’une personne est aussi difficile que comprendre l’univers ou découvrir l’océan dans son intégralité. Néanmoins, ils continuent leur chemin, tout cela au nom …

Vous envisagez de faire don de votre cerveau à la science ? C'est ce qu'ils pourraient en faire

Les chercheurs affirment que jeter un coup d’œil à l’intérieur du cerveau d’une personne est aussi difficile que comprendre l’univers ou découvrir l’océan dans son intégralité.

Néanmoins, ils continuent leur chemin, tout cela au nom de la science.

« Le cerveau est un organe fascinant », déclare la Dre Viviane Poupon, présidente et directrice générale de Brain Canada. «Je ne pense pas que nous en fassions assez pour expliquer au public la complexité de son fonctionnement. Il existe de nombreuses connexions entre les neurones et les différentes cellules que nous possédons.»

Brain Canada est une organisation à but non lucratif créée en 1998, alors appelée Partenariat et Fondation NeuroScience Canada.

« Notre objectif est de soutenir la recherche sur le cerveau, de mieux comprendre comment le cerveau fonctionne en cas de santé et de maladie, et de réellement soutenir l’ensemble de l’écosystème canadien », a déclaré Poupon. «Il est vraiment très important que nous fassions des découvertes révolutionnaires sur notre cerveau. C’est donc vraiment notre mission clé.»

Selon elle, l’objectif est simple : permettre aux Canadiens de vivre le plus longtemps possible avec un cerveau aussi sain que possible.

«Vous aimez aussi essayer d’examiner les points communs, car il peut s’agir du même mécanisme qui conduit à différentes maladies neurodégénératives», a-t-elle déclaré. «Vous devez comprendre ces facteurs car ils peuvent avoir des implications dans une maladie ou une autre.»

Une partie importante de la science, explique Poupon, consiste à comprendre comment le cerveau interagit avec le reste du monde.

«C’est là que nous soutenons toutes sortes de recherches sur le cerveau. Nous avons une approche holistique du cerveau. Nous le voyons dans son ensemble», a-t-elle déclaré. «Il ne s’agit pas seulement de ce qui se passe entre nos oreilles de manière isolée ; notre cerveau réagit tout le temps à notre environnement interne et à notre environnement externe.»

Poupon note que la recherche porte sur tout, depuis la façon dont les cellules interagissent jusqu’à la façon dont la mémoire se forme et comment ces mécanismes peuvent se détériorer au fil du temps.

«Pourquoi un cerveau normal et sain entre-t-il tout d’un coup dans une trajectoire différente et commence-t-il à développer une maladie ?» demande-t-elle.

L’un des principaux collaborateurs de Brain Canada est la banque de cerveaux du Centre de recherche Douglas à Montréal.

Il s’agit d’une collection de 4 000 cerveaux donnés par des individus, dont beaucoup vivaient avec diverses maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer, la démence et la SLA.

«Le cerveau demeure un organe de notre corps encore méconnu», explique le Dr Gustavo Turecki, directeur scientifique du Centre de recherche Douglas. «Nous comprenons encore très peu de choses sur le fonctionnement du cerveau : où dans le cerveau certains processus sont régulés ; comment nos émotions, nos comportements sont régulés ; et ce qui se passe lorsque les choses ne fonctionnent pas bien.»

La banque analyse également le cerveau des personnes atteintes de maladies mentales telles que la schizophrénie, la dépression, le trouble bipolaire, etc.

La banque de cerveaux du Centre de recherche Douglas. (Owen Egan)

L’un des principaux défis de l’étude du cerveau ?

«La seule façon de vraiment comprendre est d’avoir accès aux tissus cérébraux. Malheureusement, vous ne pouvez pas prélever des échantillons de tissus cérébraux sur des sujets vivants», a déclaré Turecki.

Il note que l’âge, le sexe, l’origine ethnique et même l’environnement peuvent affecter différemment le cerveau des gens.

«Différents laboratoires et différents enquêteurs qui posent des questions différentes ont découvert des choses différentes», explique-t-il. «Il y a tellement de choses qui étaient impossibles à trouver jusqu’à présent… Sans le tissu cérébral que nous avons en banque, cela aurait été impossible.»

Il admet qu’obtenir le consentement pour analyser le cerveau d’une personne est une question « délicate ».

«Nous avons besoin du consentement immédiatement après le décès car le cerveau doit être collecté dans un délai maximum de 24 à 48 heures», a-t-il déclaré. «Même s’ils traversent une expérience très difficile, (ils) font don du cerveau qui peut aider d’autres familles à éviter le résultat qu’elles traversent… Nous aidons à comprendre pourquoi quelqu’un est mort.»

La banque de cerveaux du Centre de recherche Douglas. (Owen Egan)

Poupon ajoute que Brain Canada espère que la recherche aboutira éventuellement à de meilleurs diagnostics et à l’identification de biomarqueurs afin de créer des traitements plus prometteurs pour les personnes vivant avec le spectre des troubles cérébraux.

« Il s’agit d’une richesse collective à la disposition des chercheurs du Canada et du monde entier pour répondre aux questions sur ce que je découvre ; ce que j’observe dans mon laboratoire, dans une cellule ou dans un modèle animal : est-ce réellement ce qui est s’est-il passé chez un être humain ? » dit-elle.

En ce qui concerne l’avenir, Poupon dit qu’elle a « vraiment hâte » de voir ce que les chercheurs découvriront au cours de la prochaine décennie.

«Je pense que la recherche sur la santé du cerveau est très prometteuse. Il n’y a pas d’innovation, il n’y a pas de médicament, il n’y a pas de traitement qui n’ait pas démarré en laboratoire grâce à la recherche», note-t-elle. «Lorsque vous faites des recherches sur le cerveau, c’est comme si l’homme essayait de comprendre sa propre complexité, sa propre façon de penser et la façon dont nous abordons le monde.»