À la Copa America, la défaite prévisible du Canada promet quelque chose de plus grand

Lorsqu’on tente de saisir l’ampleur de ce à quoi le Canada a dû faire face lors de la Copa America mardi soir, les comparaisons avec le football ne suffisent pas. Affronter une équipe d’Argentine avec …

À la Copa America, la défaite prévisible du Canada promet quelque chose de plus grand

Lorsqu’on tente de saisir l’ampleur de ce à quoi le Canada a dû faire face lors de la Copa America mardi soir, les comparaisons avec le football ne suffisent pas.

Affronter une équipe d’Argentine avec Lionel Messi en demi-finale du tournoi favori de ce pays était plus qu’un désavantage. C’était une invitation à entrer dans l’histoire. Le Canada tentait de jouer le rôle des Grecs ou des Anglais. Malheureusement, ce n’était pas les Thermopyles ou Azincourt.

Le Canada a perdu 2-0, comme le pensait toute personne qui n’est pas Canadienne ou qui ne travaille pas pour une chaîne de télévision sportive canadienne.

Mais pendant quelques minutes, elle a fait peur à la meilleure équipe du monde. Elle n’a pas reculé et n’a pas essayé de bloquer la route vers son but. Elle a entonné l’hymne puis est entrée au milieu du terrain en quête d’un combat.

« L’Argentine pourrait bien être le meilleur match de notre vie, mais ce ne sera peut-être pas suffisant », a déclaré l’entraîneur-chef canadien Jesse Marsch en prélude au match. Il a bien compris la deuxième partie.

Le Canada est arrivé jusqu’ici en surprenant des équipes comme le Pérou et le Venezuela. L’Argentine, une équipe qui avait beaucoup plus à perdre, n’allait pas se laisser surprendre.

Le Canada sera de nouveau présent samedi pour le match pour la troisième place. Traditionnellement, aucune des deux équipes qui participent à ce match ne s’en soucie. Plus une équipe est bonne, moins elle s’en soucie. Mais le Canada devrait le faire.

Ce sera sa dernière chance de renforcer l’impression qu’elle a commencé à faire sur le monde au cours des deux dernières semaines. Bien que ce pays ne soit pas encore une puissance du football masculin, il pourrait le devenir. Une fois ce match terminé, le monde devra attendre le début de la Coupe du monde 2026 pour voir comment cela s’est passé.

Tout au long de ce tournoi, le Canada a su déstabiliser ses adversaires grâce à des étincelles de talent imprévisibles. Cela semblait être le plan de match de mardi : les maintenir dans l’incertitude.

Malgré la chaleur qui régnait dans le New Jersey – ou peut-être à cause de celle-ci – les deux équipes se sont montrées prêtes à foncer dès le début. Plusieurs mouvements brusques ont poussé les attaquants canadiens derrière les lignes argentines, semant la confusion. Un tir de Jacob Shaffelburg – la grande révélation canadienne de ce tournoi – a effleuré de quelques pieds le poteau argentin.

Mais chaque fois qu’il se retrouvait avec un peu d’espace, le Canada manquait de cette touche de classe nécessaire pour mener à bien son coup. Il semblait toujours manquer un Canadien.

L’Argentine n’était pas paniquée, mais elle semblait loin d’être détendue.

Cette Copa ressemble à toutes les Copa – plus à un match de catch qu’à un récital de ballet. Le Canada a tenté d’attirer l’Argentine sur le terrain. C’était une idée courageuse.

L’Argentine a tenu le coup jusqu’à ce que Julián Álvarez se défasse du Canadien Moïse Bombito comme un homme courant sur un parcours d’obstacles pas particulièrement difficile. Ce but en contre-attaque a donné l’avantage à l’Argentine 1-0 à la 22e minute.

Le Canada s’est retrouvé à courir après le match, ce qui signifiait que le match était terminé.

Les Argentins ont commencé à jouer avec les Canadiens, tapotant le ballon dans un effort transparent pour trouver un but pour M. Messi (il n’avait pas encore marqué dans le tournoi).

Mais à la fin de la première mi-temps, une occasion se présente. Jonathan David se faufile dans un public bleu et blanc, se retrouve seul avec le ballon et tente sa chance dans un angle fermé. Le gardien est le seul Argentin à l’avoir vu venir.

Pendant la pause, on pourrait se convaincre que c’est encore possible. Encore quelques occasions comme celle-là et qui sait ?

Six minutes après la reprise, M. Messi a trouvé le chemin des filets grâce à une déviation effrontée d’un tir qui était probablement rentré dans le but de toute façon.

Le fait que celui qui est probablement le plus grand joueur de tous les temps se soit retrouvé directement devant le filet canadien, sans personne en rouge à proximité, vous donne une idée de la façon dont les choses se déroulaient.

Le clou de cette soirée décevante est venu lorsque le capitaine Alphonso Davies est tombé au sol au milieu du terrain et a fait signe qu’il devait être remplacé. Il restait encore 20 minutes à jouer. Seul le Canada semblait intéressé à les affronter. Mais cela n’a pas fait de différence. Deux occasions canadiennes en or à la toute fin ont été gâchées.

Alors, quelle performance a-t-on pu voir pour le Canada ? Une régression vers la moyenne. Il était en forme, mais il lui a manqué les 90 minutes de concentration nécessaires à ce niveau face à ce genre de compétition. Heureusement, quelqu’un a pris des notes.

Tout cela ne remet pas en cause ce que le Canada a réussi à faire à la Copa. Il a profité de cette occasion unique de se redéfinir sous les yeux du monde entier pour se qualifier.

Le Canada est encore en lice, mais il s’agit désormais d’un adversaire que d’autres craignent. Aucune équipe qui compte dans le football mondial ne verra cette victoire comme elle l’a toujours été depuis près de 40 ans : une cible facile.

Même si ce moment est devenu important, il n’en constitue pas moins le prélude à quelque chose de plus grand encore. Le Canada sera l’hôte de la prochaine Coupe du monde dans un peu moins de deux ans.

Les Coupes du monde suivent le même schéma : tout le monde adore l’idée d’organiser une grande fête jusqu’à ce qu’ils réalisent combien cela va coûter. Le Canada est actuellement dans cette phase de choc des prix.

Si l’équipe nationale avait trébuché ici, les gémissements se seraient transformés en lamentations et auraient débouché sur une colère générale. Au lieu de cela, le train en marche n’a fait qu’ouvrir une liste d’attente.

« Je ne m’inquiète pas pour la base. Je ne m’inquiète pas pour les fans », a déclaré le vice-président canadien de la FIFA, Victor Montagliani, à TSN avant le match de mardi. « Il s’agit plutôt d’engager le pays dans ce que pourraient être les deux prochaines années. »

Mission accomplie sur ce plan. Les deux prochaines années seront pleines d’espoir et de possibilités, dont certaines pourraient même s’avérer réalistes.

Maintenant, on se demande : combien de missions supplémentaires cette équipe masculine canadienne, soudainement fascinante, pourra-t-elle accomplir avant que l’impossible ne commence ?