Les premiers ministres du Canada, de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie ont publié vendredi matin une lettre renouvelant leurs appels à un « cessez-le-feu urgent » à Gaza. L’ambassadeur d’Israël au Canada a répondu en appelant Ottawa à prendre des mesures contre « ceux qui tentent de perturber l’ordre mondial ».
La lettre exhorte le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à accepter la dernière proposition de cessez-le-feu soutenue par le président américain Joe Biden et approuvée par le Conseil de sécurité de l’ONU.
« La situation à Gaza est catastrophique. La souffrance humaine est inacceptable. Elle ne peut pas continuer », peut-on lire dans la lettre.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, plus de 39 000 Palestiniens ont été tués au cours de cette guerre qui dure depuis neuf mois. M. Netanyahou, récemment arrivé à Washington pour des entretiens avec les dirigeants américains, a indiqué qu’un accord sur le retour des otages israéliens était en cours de « mûrissement ».
La lettre appelle également Israël à « répondre de manière substantielle » à l’avis consultatif de l’ONU sur les territoires palestiniens occupés, qualifiant les colonies israéliennes d’« illégales ».
La semaine dernière, la Cour suprême des Nations Unies a déclaré qu’Israël n’avait aucun droit à la souveraineté sur les territoires palestiniens occupés et qu’il avait violé les lois internationales interdisant l’acquisition de terres par la force lorsqu’il s’est emparé de ces territoires il y a 57 ans. L’avis n’est pas contraignant, mais il pourrait avoir un impact sur le soutien international à la reconnaissance d’un État palestinien.
Netanyahu a dénoncé cette opinion, affirmant que le territoire fait partie de la patrie historique du peuple juif.
Solution à deux États, mais sans le Hamas
Les dirigeants ont également renouvelé leurs positions sur une éventuelle solution à deux États, présentant cette exigence comme un engagement « à œuvrer vers un chemin irréversible pour y parvenir ».
La solution à deux États ne devrait pas inclure le Hamas à sa tête, ont écrit le premier ministre Justin Trudeau et ses homologues. Le groupe, que le Canada a qualifié d’entité terroriste, ne devrait jouer « aucun rôle dans la gouvernance future de Gaza ».
Cette lettre a été publiée quelques jours seulement après que le Hamas et le Fatah, faction rivale, ont annoncé qu’ils avaient convenu de former ensemble un gouvernement pour les territoires palestiniens dans le cadre d’une éventuelle vision d’après-guerre. Les deux groupes se sont rencontrés à Pékin pour des discussions. Ils ont publié une lettre dévoilant l’accord d’unité, mais ont fourni peu de détails sur le moment et la manière dont un tel gouvernement pourrait prendre forme.
Le Hamas dirige Gaza depuis 17 ans. Le Fatah est la principale force de l’Autorité palestinienne, soutenue par les États-Unis, qui administre certaines parties de la Cisjordanie occupée.
Israël répond
La lettre d’Israël, attribuée à l’ambassadeur d’Israël au Canada, Iddo Moed, soutient qu’une libération totale des otages est la « seule solution » pour parvenir à un cessez-le-feu.
Moed a également réitéré ses demandes pour que le Hamas « cesse d’utiliser les civils palestiniens comme boucliers humains » et dépose les armes.
Selon lui, les appels à une solution à deux États ne sont pas réalisables dans un contexte de tensions avec le Hamas. Il a accusé l’Iran d’être responsable des conflits en cours avec les pays voisins et d’avoir influencé un Canadien tué par la police israélienne après avoir brandi un couteau près de la ville de Netiv HaAsara, à 300 mètres au nord de la frontière avec Gaza.
L’homme a été abattu lundi après avoir menacé des responsables de la sécurité locale, selon la police israélienne. Les services consulaires du Canada dans la région mènent une enquête.
Moed a cité des « rapports » suggérant que l’homme avait été radicalisé en ligne.
L’annonce de l’alliance a été largement critiquée par Israël et ses alliés.
Avec des fichiers de l’Associated Press.