Une motion déclarant que les Québécois ne sont pas tenus de présenter des certificats d’admissibilité pour recevoir des soins de santé en anglais a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale, jeudi.
La motion, présentée par le député libéral André Fortin, a recueilli un appui inattendu de tous les partis, ce qui a surpris les libéraux de l’opposition. Elle a été adoptée avec 105 voix pour.
La motion fait suite aux critiques persistantes et à la confusion généralisée entourant les nouvelles directives du Québec sur la langue française pour le réseau de la santé, publiées le 18 juillet. Les directives stipulent que toutes les communications, y compris orales, doivent être en français.
Le ministre de la Langue française du Québec, Jean-François Roberge, a tenté d’apaiser les inquiétudes, mais s’est heurté au scepticisme des groupes anglophones qui ont exigé une rencontre avec Roberge et le ministre de la Santé, Christian Dubé.
À la mi-août, Roberge rencontre certains représentants de la communauté anglophone, mais Dubé n’y participe pas.
À la suite de la rencontre, Roberge a indiqué qu’une nouvelle directive serait émise pour clarifier la situation et répondre aux préoccupations de la communauté anglophone.
« Nous, comme opposition, avons des outils limités pour tenter de forcer le gouvernement à agir, à reconnaître ses erreurs, à prendre des engagements envers la population, et une motion est l’un des outils que nous avons dans notre arsenal d’options parlementaires pour tenter de pousser le gouvernement à faire la bonne chose », a déclaré en entrevue Greg Kelly, porte-parole de l’opposition officielle en matière de relations avec les Québécois d’expression anglaise.
Dans un message publié sur X, le Quebec Community Groups Network (QCGN), un groupe qui défend la minorité anglophone, a déclaré qu’il était « ravi » du vote unanime.
La motion a été transmise aux dirigeants des agences locales de la santé du Québec.
Les libéraux affirment que le gouvernement doit encore clarifier comment le projet de loi 96 peut fonctionner sans réduire l’accès des anglophones aux services de santé et aux services sociaux.