Afin de protéger la santé publique, Santé Canada a annoncé avoir officiellement interdit l’utilisation de l’huile végétale bromée (OVB) comme additif alimentaire.
Cette décision fait suite aux inquiétudes croissantes concernant les risques pour la santé associés à cet additif, qui était auparavant autorisé en quantités limitées.
Après l’interdiction du BVO par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis le 2 août, l’interdiction de Santé Canada est entrée en vigueur à la fin du mois dernier. Cette interdiction pourrait avoir des répercussions sur toute une gamme de produits alimentaires et de boissons actuellement présents dans nos rayons.
Voici ce que vous devez savoir :
Qu’est-ce que l’huile végétale bromée ?
L’huile végétale bromée est un composé chimique utilisé principalement comme émulsifiant dans certaines boissons.
Les émulsifiants aident les ingrédients qui ne se mélangent pas naturellement, comme l’eau et l’huile, à rester mélangés ensemble. Dans le cas de l’huile végétale de soja, elle est efficace dans les boissons gazeuses, en particulier celles aux arômes d’agrumes, et dans les boissons pour sportifs pour empêcher les huiles aromatisantes de se séparer et de flotter à la surface.
Le BVO est une huile végétale traitée avec du brome, un élément chimique présent naturellement dans la croûte terrestre et dans l’eau de mer.
La proposition d’interdire le BVO comme additif alimentaire a été lancée par Santé Canada en mai, à la suite d’un examen de son profil de sécurité. La décision a été officialisée le mois dernier, lorsque le ministère a officiellement retiré le BVO de sa liste d’additifs alimentaires autorisés.
La principale préoccupation concernant le BVO réside dans les risques potentiels qu’il présente pour la santé lorsqu’il est consommé en grande quantité.
Selon Santé Canada, des études en laboratoire ont déjà fait état d’effets indésirables sur certains organes, comme le foie, le cœur ou la thyroïde, chez des animaux ayant reçu de l’huile de ricin bovine par voie orale. Le ministère a expliqué que ces effets ont été observés à des doses beaucoup plus élevées que celles que les humains pourraient subir avec des boissons contenant de l’huile de ricin bovine comme additif alimentaire.
Une étude de 2022 publiée par la FDA américaine et les National Institutes of Health (NIH) a rapporté des résultats similaires chez des rats nourris avec du BVO dans leur alimentation, cette fois à des doses plus faibles, par rapport aux études précédentes.
Citant l’étude dans une analyse mise à jour, l’agence canadienne de la santé a déclaré qu’étant donné qu’une dose journalière acceptable (DJA) pour le BVO n’a pas pu être établie sur la base des données de sécurité disponibles et compte tenu des études de laboratoire antérieures confirmant les risques pour la santé à des doses plus ou moins élevées, le BVO serait interdit comme additif alimentaire.
Santé Canada a ajouté que son analyse des études « n’a pas identifié de problème de santé immédiat lié à l’utilisation actuellement autorisée du BVO ».
La décision de Santé Canada s’inscrit dans la tendance mondiale de réduction ou d’élimination de l’huile de ricin biologique. Plusieurs pays, dont l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni, ont déjà interdit son utilisation.
Quels produits peuvent être concernés par l’interdiction ?
Le BVO a toujours été utilisé dans plusieurs boissons populaires, notamment pour stabiliser les boissons aromatisées aux agrumes. Les produits les plus touchés seront les boissons gazeuses et énergisantes.
Dans une déclaration écrite adressée vendredi à CTVNews.ca, PepsiCo, le producteur de boissons comme Mountain Dew, Gatorade et Naked Juice, a déclaré que l’entreprise ne produisait ni ne distribuait aucun produit contenant de la BVO. Le site Web de la marque Gatorade fait écho à cette affirmation.
Coca-Cola, le producteur de Fanta, Fresca et Diet Coke, entre autres marques populaires, a également confirmé dans une déclaration envoyée par courrier électronique que le BVO avait été progressivement éliminé de ses produits il y a plusieurs années.
« Le BVO figure actuellement sur notre liste de matériaux à usage restreint pour les additifs », peut-on lire dans le communiqué.
Que se passe-t-il ensuite ?
Conformément à la réglementation sur la sécurité alimentaire, Santé Canada a donné aux fabricants le temps de reformuler et de réétiqueter leurs produits.
L’agence de santé a déclaré qu’une transition d’un an, se terminant le 30 août 2025, permettra de réaliser ces changements.
« Toutes les exigences liées à l’utilisation actuellement autorisée du BVO comme additif alimentaire continueront de s’appliquer jusqu’à la fin de la période de transition », a déclaré l’agence de santé.
Parmi ces exigences figure l’obligation pour les boissons au Canada contenant de l’HBV de mentionner les additifs alimentaires utilisés dans la liste des ingrédients.